Peter Columns

2022-11-16 14:55:28 Je ne comprends pas tout ce discours qui consiste à dire que nous devrions ménager la Russie pour éviter une troisième guerre mondiale. C'est un pays qui n'est imposant ni militairement, ni démographiquement, ni économiquement. Si la Russie nous fait peur, sans déconner, qu'allons nous faire avec l'immigration. Nous devrions refuser de cultiver la faiblesse comme ça. C'est un très mauvais signal que l'on donne à tous ceux qui nous veulent du mal. Ironiquement, ce sont les centristes qui ont le discours de force, et la droite, elle, se contente d'avoir peur de son ombre constamment. Sur la Russie, sur les banlieues. C'est absurde.

C'est cette culture de la peur qui nous tue. C'est ce qui nous condamne à l'inaction sur tous les sujets. Au compromis déraisonnable. Elle pousse le peuple français a toujours accepter les pires positions politiques possibles. Si les Français flanchent pour une augmentation du prix de l'énergie pour un hiver, ils flancheront sur l'immigration comme Sarkozy a flanché en 2005. C'est un état d'esprit. Même sur la robotisation, il faut entendre des craintes infondées qui datent facilement des années 60. Nous avons peur de simples automates. La droite n'est pas assez enragée et affamée de vivre. Plus d'audace, plus d'orgueil, plus de colère, moins de stagnation, serait une bonne chose. Ouvert / Commentaire

2022-11-13 15:23:20 Si on définit l'occidentalisme comme la croyance dans le fait que l'Occident est ce qui se fait de mieux au monde, il y a bien deux branches possibles. Une branche universaliste, qui considère que le monde entier doit être occidental. Et une branche identitaire, qui considère que l'Occident doit rester européen.

C'est un désaccord profond sur la nature de la richesse de l'Occident en fait. Les premiers pensent que la richesse vient de valeurs. Ils veulent désincarner les Européens. Les seconds pensent que la richesse vient des peuples européens, qui soutiennent ces valeurs. Ils veulent au contraire que l'Occident soit incarné dans leur chair. Mais fondamentalement, il n'y a pas de remise en question des valeurs elles-mêmes. Ce sont bien deux courants qui ont à cœur la liberté et l'Occident en tant qu'entité plus ou moins unifiée.

La dérive, à la limite, serait plutôt du coté des universalistes, qui seraient prêts à priver les autochtones de toute liberté, et à plonger les jeunes Européens dans des salles de classe avec 75% d'extra-européens, pour que la sacro-sainte assimilation se fasse. Le courant universaliste voit les Européens comme des agneaux sacrificiels pour accomplir l'occidentalisation du monde. Le courant identitaire, lui, veut sauver les Européens, qu'il considère comme le socle de tout. Ouvert / Commentaire

2022-11-12 16:35:54 Je ne suis pas germanophobe spécialement, je désire que les Allemands se réveillent de leur léthargie. Et effectivement il y a des signes encourageants, comme le revirement de l'opinion publique sur le nucléaire. Mais nous sommes ressortis de l'ère Merkel complètement essorés. Et personne en Allemagne ne semble en bonne position pour renverser cet héritage. La seule force un peu de droite identitaire fait des scores dérisoires... Ouvert / Commentaire

2022-11-12 16:09:15 Et s'il était possible d'imaginer un couple franco-italien pour l'Europe? Maintenant que le Royaume Uni est parti, qu'il est reconnu que le couple franco-allemand est une chimère et que l'Allemagne n'a aucun désir de voir l'Europe se construire, l'Italie semble être le candidat idéal pour redémarrer le projet européen. Sans compter ce que représente le changement politique majeur que représente l'élection de Meloni.

Je me demandais ce qui pouvait exister comme projets qui ne soient pas centrés sur le couple franco-allemand en Europe. Il y a l'interféromètre Virgo, une coopération entre la France et l'Italie sur la détection d'ondes gravitationnelles, qui a très bien marché, avec la contribution des pays de l'Est. Ce détecteur va être largement amélioré d'ailleurs et va permettre d'explorer les tréfonds de l'univers. On a eu aussi de fructueux développements dans le domaine de l'aérospatial: ORFEO, Athena-FIDUS, MAJIS (projet d'exploration de Jupiter et de ses lunes). Grâce à ces projets, L'Italie est devenue la septième puissance aérospatiale. Elle est en charge de la réalisation complète des propulseurs d'appoint d'Ariane 6. Elle est très tournée vers ce secteur, tout comme la France, qui est dans le haut du classement mondial.

L'Italie est un des pays qui restent solides scientifiquement en dehors du trio France/Royaume-Uni/Allemagne (tout comme la Suède, qui est en train elle aussi de faire sa révolution politique). L'Italie est un pays qui souffre énormément de l'émigration aussi. On retrouve beaucoup de cerveaux français et italiens dans les grands labos de la Silicon Valley. Un Italien, Giorgio Parisi, était parmi les trois lauréats du prix Nobel de physique en 2021. Nos intérêts semblent alignés sur beaucoup de points, nous avons une vision latine commune. Et il n'y a pas de concurrence pour l'hégémonie européenne comme c'est le cas entre la France et l'Allemagne.

https://www.forbes.fr/technologie/comment-litalie-est-devenue-la-septieme-puissance-aerospatiale-au-monde
https://it.ambafrance.org/Cooperation-spatiale-11192 Ouvert / Commentaire

2022-11-08 11:30:34 Seconde couche.
https://twitter.com/PeterColumns/status/1589890321441525760 Ouvert / Commentaire

2022-11-06 14:45:31 Mon avis est qu'il s'agit en fait d'un communisme de l'identité. L'héritage occidental est tellement immense, il écrase tellement le reste, qu'il ne saurait être acceptable qu'il appartienne seulement à quelques peuples. Comme s'il existait des identités infiniment riches, et des identités infiniment pauvres, et que les Européens seraient sommés de partager, de purger tout "suprémacisme blanc" de leur passé, de dissoudre toute la corporalité de leur legs, d'exécuter une étrange eucharistie, afin qu'il n'existe plus une telle inégalité. Ouvert / Commentaire

2022-11-06 14:40:16 La différence, c'est que Marie Curie est un esprit génial parmi des milliers d'autres en Europe. Il faudrait un millier de panthéons pour contenir tous ces géants. On ne dénombre plus les musées qui leur sont dédiés. Alors qu'il n'existe pas une seule Marie Curie dans toute l'histoire de l'Afrique.

On peut imaginer un château gigantesque, où chaque pièce serait dédiée au génie européen. On en finirait jamais de découvrir de nouveaux couloirs, de nouvelles salles, des tours, des grands halls, des jardins, des paysages, qui s'agrandiraient et se ramifieraient à chaque génération. Sa taille, sa complexité, ses profondeurs, ses extensions dépasseraient tout simplement l'imagination.

C'est un héritage immense, qui dépasse d'ailleurs le cadre de la France. C'est notre véritable maison. Est-ce que Marie Curie est célébrée en tant que française? Non. En tant qu'immigrée en France? Encore moins. La voir comme une immigrée serait justement appauvrir considérablement notre être. Elle est célébrée parce qu'elle fait partie d'un héritage européen commun auquel les Français appartiennent et contribuent depuis des millénaires. C'est plus qu'un monument, c'est un corps. Et c'est bien de cet héritage que l'on essaye de nous séparer à tout prix. Alors qu'il est le plus fructueux de tous les temps. Pourquoi. Ouvert / Commentaire

2022-11-06 13:05:06 https://twitter.com/PeterColumns/status/1589001604099104768 Ouvert / Commentaire

2022-11-04 17:31:21 C'est triste à dire, mais nous y voilà. Les Etats-Unis ont une politique européenne plus cohérente que celle de la France. La seule ambition française pour le moment est de socialiser avec ses partenaires européens ses dépenses militaires. De la pure comptabilité pour réduire nos dépenses publiques. Mais personne ne comprend ce que fait l'armée française au juste. Ouvert / Commentaire

2022-11-04 17:09:34 La Pologne s'est vue pas mal critiquée dernièrement parce qu'elle a fait le choix des Etats-Unis pour construire son parc nucléaire. Mais ce choix ne montre pas la défaillance du projet européen, comme il est dit, mais plutôt la défaillance de la politique française. Ce choix polonais est rationnel pour deux raisons:

1/ La France a tourné le dos au nucléaire pendant une décennie entière, et est confrontée à une perte de compétences importante dans le secteur. Cela veut dire que si la Pologne décide de construire des réacteurs nucléaires avec la France, elle se retrouvera sans maintenance ou assistance possible dans les décennies à venir. Quand on achète un bijou technologique, on achète surtout le savoir faire qui va avec. Sans le savoir faire, ça ne tourne pas. Comment réussir à vendre à nos partenaires européens une chose dont on assurera pas la maintenance.

2/ Le positionnement gaulliste de la France est relativement incompréhensible, et n'inspire pas confiance aux pays de l'Est. Ils voient l'allié américain comme un protecteur fiable. Même si la France a la plus grande armée d'Europe, elle ne l'utilise pas pour se construire un soft power en Europe. Cette armée est au contraire entièrement dédiée au maintien de la paix dans des régions du tiers-monde.

Dans les deux cas, c'est la France qui a renoncé à ses deux atouts majeurs sur la scène européenne, et en paye le prix. Être proche de la France diplomatiquement et commercialement présente peu d'avantages. La France voit son avenir en Afrique, et non en Europe. Or peu de pays, surtout à l'Est, partagent cette vision. Nous avons travaillé notre soft power là où ça ne servait à rien, en délaissant nos réels partenaires. Obnubilés par le continent africain, nous avons été aveugles à la prise de poids économique des pays de l'Est. C'est bien la France qui a fait défaut au projet européen en premier.

https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/la-pologne-prefere-les-reacteurs-nucleaires-americains-a-ceux-dedf/ Ouvert / Commentaire