La Pologne s'est vue pas mal critiquée dernièrement parce qu'e | Peter Columns

La Pologne s'est vue pas mal critiquée dernièrement parce qu'elle a fait le choix des Etats-Unis pour construire son parc nucléaire. Mais ce choix ne montre pas la défaillance du projet européen, comme il est dit, mais plutôt la défaillance de la politique française. Ce choix polonais est rationnel pour deux raisons:

1/ La France a tourné le dos au nucléaire pendant une décennie entière, et est confrontée à une perte de compétences importante dans le secteur. Cela veut dire que si la Pologne décide de construire des réacteurs nucléaires avec la France, elle se retrouvera sans maintenance ou assistance possible dans les décennies à venir. Quand on achète un bijou technologique, on achète surtout le savoir faire qui va avec. Sans le savoir faire, ça ne tourne pas. Comment réussir à vendre à nos partenaires européens une chose dont on assurera pas la maintenance.

2/ Le positionnement gaulliste de la France est relativement incompréhensible, et n'inspire pas confiance aux pays de l'Est. Ils voient l'allié américain comme un protecteur fiable. Même si la France a la plus grande armée d'Europe, elle ne l'utilise pas pour se construire un soft power en Europe. Cette armée est au contraire entièrement dédiée au maintien de la paix dans des régions du tiers-monde.

Dans les deux cas, c'est la France qui a renoncé à ses deux atouts majeurs sur la scène européenne, et en paye le prix. Être proche de la France diplomatiquement et commercialement présente peu d'avantages. La France voit son avenir en Afrique, et non en Europe. Or peu de pays, surtout à l'Est, partagent cette vision. Nous avons travaillé notre soft power là où ça ne servait à rien, en délaissant nos réels partenaires. Obnubilés par le continent africain, nous avons été aveugles à la prise de poids économique des pays de l'Est. C'est bien la France qui a fait défaut au projet européen en premier.

https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/la-pologne-prefere-les-reacteurs-nucleaires-americains-a-ceux-dedf/