[¹] Les khawārij sont des gens qui font sortir les musulmans d | Muhammad Wora
[¹] Les khawārij sont des gens qui font sortir les musulmans de l'islam à cause des péchés qui en réalité ne font pas sortir de l'islam, qu'il s'agisse des grands péchés ou des petits péchés. Plus que cela, ils font même sortir des musulmans de l'islam à cause des choses qui ne sont même pas des péchés mais qu'eux considèrent comme étant des péchés. C'est une secte très dangereuse, ils ont une passion pour le takfir sans droit. Le khāriji est donc celui-là qui considère un quelconque péché comme faisant sortir de l'islam alors qu'en réalité ce péché ne fait pas sortir de l'islam ou encore celui qui considère un quelconque acte ou une quelconque parole ou croyance comme étant un péché qui fait sortir de l'islam alors que cet acte ou cette parole ou encore cette croyance n'est même pas un péché en islam. Voilà la réalité des khawārij, les khawārij ne sont pas seulement des gens qui rendent mécréants à cause des grands péchés.
Et on constate que c'est une secte qui cause beaucoup de maux à la communauté notamment en déclarant les gens mécréants sans droit, en tuant les gens sans droit sous prétexte qu'ils sont mécréants ou hypocrites selon eux, en donnant une mauvaise image de l'islam faisant croire que les musulmans sont extrémistes. Cette secte est un fléau pour la communauté, ils se sont plus basés sur les textes de la menace et se sont détournés des textes de la promesse, des textes faisant mention de la miséricorde d'Allah, or les gens de la sunnah sont au juste milieu entre les khawārij et les mourjia, les mourjia quant à eux sont à l'opposé des khawārij, ils se sont plus basés sur les textes de la promesse. Les gens de la sunnah sont au juste milieu, ils croient aux textes de la menace ainsi qu'aux textes de la promesse. Ils croient que ceux qui commettent des péchés sont sous la menace, cependant, ils ne les font pas sortir de l'islam tant que le péché n'a pas atteint le degré de la grande mécréance.
Et ce qui rend encore cette secte très dangereuse c'est-à-dire les khawārij, c'est qu'à cause de leur fougue dans le takfir, l'ignorant qui ne les connait pas ou celui qui est facilement influencé par les sentiments peut facilement se faire tromper par eux, car il peut croire qu'ils ont une jalousie pour la religion et qu'ils ne jouent pas avec la religion, alors qu'il s'agit plutôt des insufflations du diable ! La jalousie pour la religion d'Allah est basée sur la vérité, sur le juste milieu et non sur le faux ou encore l'exagération. Ce qui est basée sur l'exagération et le faux n'est pas la voie d'Allah, Allah n'a pas recommandé cela, c'est plutôt une transgression des injonctions d'Allah. D'ailleurs le prophète ﷺ a demandé de tuer les khawārij, bien évidement cela doit se faire avec le gouverneur comme on l'a expliqué dans les cours des fondements de la sunnah avec des preuves.
Celui qui croit donc que la consommation d'alcool ou le vol fait sortir de l'islam a une croyance des khawārij. Celui qui croit que juger avec une loi autre que celle d'Allah fait sortir de l'islam sans aucun détail a une croyance de khawārij qu'il le veuille ou pas. De même pour ce qui n'est pas du tout un péché : Celui qui croit que prier en mettant la main droite sur la main gauche lorsqu'on est debout fait sortir de l'islam ou encore celui qui croit que manger avec une cuillère au lieu des mains fait sortir de l'islam a une croyance des khawārij.
Certains gens de science ont dit que les khawārij ont aussi été appelés ainsi à cause du "khourouj" [de la sortie] contre le gouverneur, c'est d'ailleurs pour cela que les savants considèrent khāriji celui qui sort contre le gouverneur musulman qu'il soit pervers ou pieux.
C'est pour cela que le grand savant Al-mouʿallimi qu'Allah lui fasse miséricorde a dit :
Il se peut que les savants de ḥadith appellent des gens "khawārij" pour le simple fait qu'ils soient sortis contre le gouverneur et cela même s'ils sont exempts du reste des paroles marginales des khawārij.
Source : Āthār Al-mouʿallimi 24/235.
Traduction : Muḥammad Wora.
