2022-08-02 09:30:53
Parmi les concepts bizarroïdes sécrétés par nos sociétés post-modernes, il en est un, et pas des moindres, qui mérite de retenir notre attention.
Ce concept c'est l'acceptation. L'acceptance.
Sa variante la plus connue, c'est la fat acceptance. Le fait d'accepter d'être un énorme tas de graisse, et d'en être fier.
A partir de ce concept, on peut tout accepter. Accepter d'être une merde, accepter d'être un esclave, accepter d'être un lâche, accepter d'être un con.
L'être humain ne doit jamais s'accepter. S'accepter c'est être résigné. Être résigné, c'est être mort.
Rien n'est plus contraire à la pensée occidentale que ce concept d'acceptation.
Il faut se connaître soi-même, se connaître impitoyablement soi-même, et chercher perpétuellement à se transcender.
Il ne faut pas s'accepter, ça n'a aucun sens.
Il ne faut rien accepter, jamais. Et il ne faut surtout pas s'accepter soi-même. Même la mort il ne faut pas l'accepter.
La vie, c'est un combat contre la force la plus impitoyable de l'univers, l'entropie. L'entropie, c'est la tendance inéluctable à dépérir et mourir. C'est la contrainte absolue.
Face à cette entropie, il faut, par sa volonté, par ses valeurs, par son courage, par son héroïsme, opposer une force contraire. Cette force c'est la néguentropie.
Même si l'issue de ce combat est inéluctable, puisque l'entropie gagne toujours à la fin, il faut la combattre sans relâche. Et ne jamais accepter.
L'humain est un héros où il n'est pas. L'humain qui n'est pas un héros a une enveloppe humaine mais n'est pas la hauteur de sa sublime incarnation et de l'expérience prodigieuse de l'existence.
Homme en latin se dit vir, femme se dit vira. Vir c'est le héros, vira c'est l'héroïne.
Seuls les héros peuvent être qualifiés d'humains. Les autres sont des sous-mulots, de la fiente de cafard.
L'humain ne dispose de pas grand-chose, mais avec ce pas grand-chose il peut tout. Il peut tout parce qu'il est un héros. Et il est un héros parce qu'il n'accepte pas. Il n'accepte rien.
Il n'accepte pas la médiocrité, il n'accepte pas la fatalité, il n'accepte pas la défaite, il n'accepte pas la mort.
Celui qui accepte d'abandonner face aux forces qui le contraignent a renoncé à communier avec les dieux, dieux qui ne sont jamais que des personnifications des forces à l'oeuvre dans le cosmos.
L'humain véritable, c'est celui qui combat le dragon avec le bâton pourri qu'il a trouvé sur son chemin, pas celui qui accepte d'être devoré par le dragon sans combattre.
Les deux vont mourir engloutis par le dragon de la même manière, mais les deux ne sont pas de la même race.
Celui qui accepte est un faible qui est déjà mort, celui qui n'accepte pas est un héros dont l'âme rayonne dans le ciel pour l'éternité.
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