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rer la violence que tout cela produit, et qui s’ajoute aux pre | Juan Branco

rer la violence que tout cela produit, et qui s’ajoute aux pressions de la part de mon ordre professionnel, les menaces, intimidations, tentatives de délégitimation dont la presse s’est faite le meilleur vecteur. Le pouvoir serait-il pouvoir, s’il procédait autrement ? On s’y attendait, et lorsque l’Elysée m’a dépêché un ancien camarade de classe, circa janvier 2019, pour tenter de me raisonner, la réponse avait été sans ambages : si vous pensez m’intimider en menaçant de m’emprisonner, vous vous trompez.

Si ce parcours en a fait rire certains, c’est que la politique n’est pour eux qu’un amusement, une distraction. Ceux qui la vivent dans leur chair et en payent la conséquence au quotidien, de ces décisions iniques, de ce pillage des ressources publiques, ceux qui savent ce que cela fait, de se retrouver seul face à un montre froid, ont très bien compris le sens de mon engagement, et sont restés à mes côtés. Il n’y a eu du reste, nulle impulsion. L’hypothèse révolutionnaire était la plus raisonnable, et par de nombreux aspects, le demeure. C’est un travail très construit et pensé, sur lequel je m’appuie pour l’énoncer, qui a commencé avec Contre Macron, texte proposant une déconstruction théorique de notre régime, qui va bien au-delà de ce personnage insignifiant, et qui s’est poursuivi, suite à Crépuscule, avec Treize pillards et Abattre l’ennemi, proposition de refondation de notre patrie, à partir de mes expériences à la Cour pénale international, au quai d’Orsay, et surtout, de Wikileaks et de Julian Assange, que j’ai eu l’honneur de représenter.

4. Où vous situeriez-vous politiquement ? 

En France, aux côtés des français.

5. Dans Abattre l’ennemi (Michel Lafon), vous écrivez : « Violence, sang, gestes maudits. La France, en guerre contre elle-même, ne reconnaissait plus ses pays. Alors qu’une apocalypse se préparait, nous rentrions en nos tanières, conscients de la suspension qui s’imposait. » Pourquoi dites-vous que la France est en guerre contre elle-même ?

Les gilets jaunes ont été une révolte inaboutie, mais qui a eu le courage de ses ambitions, contrairement à Mai 68. C’est intéressant d’ailleurs, car l’ensemble de ses figures, moi y compris, a refusé ce que Cohn Bendhit avait en son temps accepté. J’ai encore les messages de Paris Match me proposant de me suivre lors des premiers actes sur les Champs Élysées, dans l’idée de procéder à cette « conversion du contestataire » qui permet, en jouant sur l’égo, de neutraliser l’adversaire. Nous avons tous refusé, et c’est ce qui nous a permis de préserver notre dignité.

Sur le fond, la violence sociale qui demeure latente au sein de ce pays est extraordinaire. Les français n’en peuvent plus d’être pillés par des inconséquents sans âmes, qui ne sont là que par intérêt. Si vous prenez un peu de champs et vous regardez, y compris d’un point de vue esthétique, ce que dégage le couple présidentiel, tant dans les mots que dans leur phrasé, la tenue corporelle que leurs idées, vous vous retrouvez plongé en ce que le 19e siècle fécondait de plus rance, au moment où la bourgeoisie, après avoir vaincu la royauté, croyait à jamais régner. Les questions identitaires ne sont qu’un succédané de cette violence ressentie, doublée d’un mépris propre à un régime politique devenu si insupportable que l’on se sent obligés soit de le rompre par la violence, soit d’en déporter la violence sur plus vulnérables que soit. Ce dernier déport est par ailleurs le fruit de l’inconséquence de notre Etat, incapable d’assurer avec un minimum de sérieux les flux migratoire et l’intégration des nouvelles populations, et explique la résurgence des questions confessionnelles, plus brûlantes que jamais.

La décapitation de Samuel Paty a marqué un tournant bien plus important, selon moi, que Charlie Hebdo ou le 13 novembre. Notre société se retourne contre elle-même, contre des piliers jusqu’ici incontestés. J’aurais pu défendre Salah Abdeslam – je lui avais écrit en ce sens, vous en aviez parlé. J’ai eu beaucoup plus de scrupules lorsque j’ai été approché pour cette affaire. On est, à mon sens, ave