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De son côté, Nicolas II note dans son journal à la date du 9 j | SOS Chrétiens d'Orient

De son côté, Nicolas II note dans son journal à la date du 9 janvier : « À Saint-Pétersbourg, de graves émeutes ont eu lieu. Beaucoup de gens ont été blessés et tués. Oh mon Dieu, que c'est douloureux ! Maman est venue chez nous de la ville aujourd'hui. Nous avons pris le petit-déjeuner avec tout le monde, puis nous nous sommes promenés avec Micha. Maman est restée pour la nuit. » Il ne semble pas se rendre compte de l’agitation révolutionnaire qui se déroule à quelques kilomètres de lui. L’empereur a d’autant plus de mal à saisir la mesure des événements que lui-même est plutôt doux de caractère, timide de nature.

Au bout de quelques mois, sous la pression du peuple, Nicolas II fait des concessions démocratiques aux manifestants et grévistes. Il signe le manifeste qui dote la Russie d’une Constitution et d’un véritable Parlement. Mais dans les faits, le tsar hésite, revient sur ses choix. Le peuple ne cache pas sa déception. « De façon inattendue, son mécontentement se cristallise peu à peu sur Raspoutine, mage qui influence la tsarine Alexandra depuis 1907, » au prétexte qu’il soulagerait les souffrances du tsarévitch hémophile. La déclaration de guerre met brusquement fin à la montée révolutionnaire. Pourtant, dans les villes et campagnes, les Russes sont saignés économiquement et socialement : la production agricole diminue.

Agacé par les ingérences de son épouse dans la conduite des affaires de l’Etat, Nicolas II quitte Saint-Pétersbourg pour prendre le commandement en chef des armées. Mais l’hiver vient. L’économie du pays ne permet plus à la population de se nourrir ni même de se chauffer quand s’annonce l’un des hivers les plus rigoureux des cinquante dernières années. Le froid intense associé aux pénuries révoltent les soldats qui ne comprennent pas leur implication dans la guerre. Les désertions et mutineries se multiplient. A la fin 1916, à Pétrograd, deux régiments d’infanterie, appelés à disperser une grève, rejoignent les ouvriers qui protestent dans la rue. En laissant libre champ à l’impératrice, et indirectement à Raspoutine, il ouvre la voie à la révolution de 1917, qui le contraint à abdiquer.

Les derniers jours d’une famille condamnée.

Le tsar et sa famille sont désormais placés en résidence surveillée, à Tsarskoïe, puis à Toblosk où ils vivent dans des conditions relativement confortables. « L’accueil local est chaleureux. Les paysans passent devant la maison en se découvrant et en faisant un signe de croix. (…) Le tsar n’est pas mort, vive le tsar ! » Mais de son côté, le tsar déplore l’air vétuste et abandonné du lieu de sa captivité. Un an après l’abdication, en mars 1918, il se confie sur les douze mois « pénibles » qu’ils viennent de passer. « Quelles épreuves nous attendent encore ! Nous sommes tous dans la main de Dieu ! En lui seul est tout notre espoir. » Mais en octobre 1917, la famille est placée en détention à Iekateringbourg après la prise du pouvoir par les bolcheviques.

Dans ce bourg, ils partagent la maison Ipatiev avec leurs gardes grossiers et arrogants. « Quand les grandes duchesses allaient à la salle de bains ou aux toilettes, elles passaient devant eux. Ils ne se privaient pas parfois pour faire des réflexions à leur égard », décrit Nicolas Ross dans son livre « Ils ont tué le Tsar* ». La nuit, les gardes prennent un malin plaisir à entonner des chants vulgaires ou à scander « mort à l’empire » sous les fenêtres des détenus. Malgré ce climat austère, les Romanov tiennent bon. Profondément pieux, chaque matin ils prient avant de faire de leur mieux pour s’occuper comme ils le peuvent. Les petites choses du quotidien deviennent des grandes victoires. Le jour de son anniversaire, le 18 mai, Nicolas II en outre écrit : « J’ai vécu jusqu’à mes 50 ans ! Même pour moi c’est bizarre… »