Vincent Lapierre

2022-08-01 14:00:34 #SaccageParis
Le reportage complet sur le secteur de la Tour Eiffel est ici :

Ouvert / Commentaire

2022-07-23 15:07:43 1) 73% des votants ont affirmé lire moins de dix livres par an. Je trouve cela préoccupant. Il est de bon ton de prendre le parti des grands travailleurs dans le milieu (comme s'il n'y avait que ça chez nous), et donc de relativiser ce genre de résultats… Ouvert / Commentaire

2022-07-23 15:04:22 1) 73% des votants ont affirmé lire moins de dix livres par an.
Je trouve cela préoccupant.

Il est de bon ton de prendre le parti des grands travailleurs dans le milieu (comme s'il n'y avait que ça chez nous), et donc de relativiser ce genre de résultats : de tous temps, la France prolo, celle des ouvriers, des actifs bossant 40 heures ou plus, lisait peu. C'est entendu.

Mais je connais bien mes contemporains. Je sais que vous êtes nombreux à avoir du temps libre, énormément de temps libre. Et il est mal employé, ce temps libre.

J'ai remarqué que la lecture et l'écriture sont très dévalorisées depuis quelques années. Ceux qui s'y adonnent sont vus comme des "prétentieux" ou des vieux machins pas en accord avec leur temps. Autrefois, ceux qui ne lisaient pas en avaient un peu honte, maintenant ils le revendiquent et ne se gênent pas d'affirmer que la consommation de vidéos a remplacé la lecture, que c'est très bien comme ça, qu'on y a gagné au change.

C'EST FAUX.

Le fait de lire peu, à une époque où l'analphabétisme a été éradiqué et que toute la culture du monde est accessible facilement (et gratuitement), traduit une incapacité à se concentrer sur un temps moyen ou long. C'est se mentir à soi que de prétendre que cela n'a pas de conséquence sur la construction de l'intelligence personnelle.
Si on a le sentiment que les gens sont bien plus cons qu'avant, c'est peut-être parce que ce n'est pas qu'une impression.
Certes les paysans ne lisaient pas du tout autrefois, mais les urbains, même ceux qui ne finissaient pas en haut de l'échelle, avaient une meilleure maîtrise du langage et de l'orthographe parce qu'ils lisaient plus que ceux de notre époque.
Et cela ne les rendait pas seulement plus cultivés. Cela les rendait plus profonds, plus intelligents dans l'échange, plus intelligibles, plus intéressants.
Il suffit de regarder un micro-trottoir des années 60 pour s'en rendre compte. Et cela n'a rien à voir avec l'immigration.

Quand vous suivez un idéologue, que ce soit Rougeyron (dont je déteste la ligne), Soral, ou moi, c'est parce que vous lui accordez un crédit intellectuel.
Si vous lui accordez ce crédit, c'est parce que cette personne a une culture bien assimilée, visible, incontestable, et cherche à la transmettre. Parce qu'elle a lu, en général, plus que vous.
Affirmer que "lire ne sert à rien" et suivre des sophistes ou des intellectuels qui eux, ont beaucoup lu, en faisant confiance à leurs avis, est parfaitement contradictoire.

En lisant davantage les classiques du répertoire français et européen, du roman à la philosophie, en complétant ces lectures par celles d'essais politiques passés et contemporains, votre avis personnel va s'affiner, changer peut-être du tout au tout, et vous serez capables de bien mieux argumenter et présenter vos idées dans la conversation avec les autres. Vous deviendrez de meilleurs militants. Vos commentaires seront moins pénibles pour ceux qui lisent (des choses apprises dans cent livres sérieux sont contestées par des diplômés en youtube qui n'ont pas le niveau pour nous parler : et je dis ça sans exagérer une seconde.)

Mais au-delà de ça : ne pas savoir bien s'exprimer est un HANDICAP dans la vie.
Vous n'imaginez pas combien "bien parler" m'a aidé, depuis que je suis adulte. Et je ne suis pas né "bon à l'oral", je le suis devenu à force de lecture et d'exercices.

Mais le plus grave n'est même pas encore dans cet handicap : l'incapacité à rester concentré sur une seule activité pendant plusieurs heures crée une agitation de l'esprit problématique, l'esprit devient comme le cheval sauvage dans les rodéos. Il bouge dans tous les sens, il ne vous obéit pas, il va partout, donc nulle part. L'impossibilité de résister à la distraction crée la névrose post-moderne, c'est-à-dire tout ce qui fait que le monde aujourd'hui nous semble pervers et gris. Lire apprend à discipliner son esprit, à ne pas se détourner d'une tâche, d'un objectif. A rester sur telegram ou twitter seulement 30 minutes et pas une de plus, pour sa divertir ou s'informer, le décider au préalable et s'y tenir. Ouvert / Commentaire

2022-07-18 20:21:46 Je m'emmêle les pinceaux avec les formats, les durées différentes entre les différents réseaux sociaux, haha un enfer si on veut publier partout ! (j'ai créé un compte TikTok, putain, j'ai du m'y mettre, il paraît que ça bouge là-bas)... Ouvert / Commentaire

2022-07-18 20:18:56 L'affaire des #UberFiles a explosé à la figure de #Macron, je vous résume l'affaire ! Ouvert / Commentaire

2022-07-16 18:03:41 Bientôt un reportage sur le "vrai Paris" ! Stay tuned comme disent les anglois ! Ouvert / Commentaire

2022-07-16 18:03:03 Ouvert / Commentaire

2022-06-21 14:22:47 Je viens de terminer ce livre-enquête que j'avais raté à sa sortie en février : "Les fossoyeurs, révélations sur le système qui maltraite nos aînés", du journaliste indépendant Victor Castanet, 390 pages, paru chez Fayard. Quel boulot ! Je suis encore sous le choc de cette lecture. Sincèrement, lisez-le. Je vais faire un résumé pour ceux qui n'ont pas le temps de lire.
En gros : après 3 ans d'enquête très poussée, Victor Castanet révèle qu'Orpea, le géant français des EHPAD (1156 établissements dans le monde), première société dans le monde sur ce secteur, ainsi que le numéro deux, Korian, ont mis en place un système de gros enculés - je suis désolé, c'est le terme le plus doux que j'ai trouvé pour qualifier ce système - pour gagner un maximum de fric sur le dos de nos aînés. Malgré le prix exorbitant des hébergements (à partir de 2500€ par mois, et ça peut facilement dépasser 10.000€ par mois) ainsi que les énormes subventions publiques qui affluent dans ce secteur, Orpea fait absolument tout pour maximiser ses profits jusqu'à économiser sur les couches des pensionnaires (maximum 3 par jour, après les pensionnaires se démerdent), sur le personnel qui est en sous-effectif permanent, sur les repas (beaucoup de pensionnaires sont en état de dénutrition), bref un vrai système de rapias qui met en danger nos aînés puisque les exemples de maltraitance et de morts par négligence sont très nombreux. Le profit avant tout. Orpea gère ses pensionnaires comme des vaches à lait, sans même prendre soin d'elles.
Cette montée en puissance de ce groupe n'est pas dûe au hasard. C'est ce que révèle Victor Castanet au delà du révoltant constat qu'il dresse. La droite a permis à Orpea de devenir quasi-hégémonique via un soutien de Xavier Bertrand, qui lui-même doit sa carrière à l'argent du groupe Orpea. Bref, ensemble ils ont fait des maisons de retraites un business extrêmement juteux, sur le dos des vieux. Tout ça en franchissant allègrement la ligne rouge de l'illégalité dans un sentiment de toute puissance : détournement de fonds publics, faux syndicat, faux contrats de travail, maquillage de comptes, système de rétro-commissions, surveillance et menaces y compris physiques envers les salariés, LA TOTALE. Et les autorités dans tout ça ? Impuissantes et à demi-aveugles, voire complaisantes ! On sort de la lecture de ce livre littéralement estomaqué. La critique de ce système pseudo-libéral voulu par l'Union Européenne doit être faite sans concession. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Orpea est l'application ultime du macronisme conquérant. Or il y a des domaines sacrés qui doivent être mis hors de portée des logiques de profits : les vieux, les enfants, la santé, l'école, la justice, la police, en font partie. Il va falloir que cette ligne s'impose un jour avec force.
En attendant, ne nous laissons pas assujettir par les réseaux sociaux, les jeux, les films, et renforçons-nous intellectuellement en lisant ! Ils ne sont forts que parce que nous sommes faibles. Ouvert / Commentaire

2022-06-15 22:24:23 Après Mozart : la France (le nord de Paris, plus précisément) en 2022. L'info du jour c'est que la lune va éteindre ses réacteurs pour que nous puissions tous accéder à la 5D. Entre les fous et les gens qui votent comme ils le feraient pour un candidat de télé réalité, mon diagnostic au plus près du terrain c'est qu'on est dans la merde.


Ouvert / Commentaire

2022-06-14 21:12:42 Cela fait un moment que je ne vous ai pas parlé d’un livre que j’ai lu. Je vais reprendre cette bonne habitude car : 1) cela me permet de poser mes idées par écrit 2) de partager ma passion de la lecture avec vous et peut-être 3) de vous donner envie de lire, ce qui est l’une des choses les plus utiles que l’on puisse faire, à mon humble avis.

Mozart. Cela fait des années que je voulais connaître et comprendre la vie de cet homme, dont, en dehors de sa musique, je ne connaissais que les détails que tout le monde connaît déjà : enfant prodige, génie universel mort trop jeune (à 35 ans) et enterré dans une fausse commune. Après l’excellente biographie de Beethoven par Jean et Brigitte Massin, j’ai donc choisi de lire leur biographie de Mozart parue chez Fayard (1293 pages). Quelle claque ! Sur la forme, ce pavé se lit tout seul, il coule comme un roman, il est écrit dans un Français parfait avec de nombreuses références très intéressantes. Sur le fond, je suis marqué par le fait que la vie de cet homme a été littéralement parsemée d’embuches tendues par une foule de jaloux, jusqu’à vivre une fin misérable, à devoir quémander pour vivre. La lecture de ses lettres à ses « amis » à la fin de sa vie serre le coeur. On voudrait remonter le temps et lui tendre la main. C’est qu’il s’est mis dans une position difficile à vouloir s’émanciper de la tutelle des princes. Il ne voulait pas être un valet de chambre, mais composer ce qu’il avait au fond de lui. La liberté ou la mort. Sympathisant des idées de la révolution française, franc-maçon (les auteurs consacrent tout un chapitre à cet aspect de sa vie, qui n’a rien à voir avec les fantasmes sur la franc-maçonnerie), Mozart, par sa vie et son art, clôt l'ère de la musique baroque et ouvre la voie au romantisme qui dominera le 19ème siècle. Les compositeurs ne seront plus les artisans d'un art mineur, mais des artistes qui exprimeront leur sensibilité à travers leur art. À la fin de sa vie, Mozart défriche avec son sang la voie que suivront Beethoven puis Schubert, puis Listz, Chopin, Wagner et les autres. Quel soulagement d'apprendre que La flûte enchantée a été applaudie et reconnue pour sa valeur par ses contemporains, par les gens simples à qui il voulait parler et non plus seulement à l’aristocratie éduquée ! Mais la joie retombe lorsque l’on comprend qu’il est immédiatement et irrémédiablement rattrapé par les dettes. C’est le destin tragique de cet homme : devoir voler avec des ailes de plomb. Jamais il n’a pu composer sereinement, jamais il n'a pu écrire avec l’horizon dégagé. L’accumulation de ces turpitudes expliquent peut-être sa mort prématurée. Cette mort tragique interrompt une source d’où les mélodies et l’harmonie coulaient naturellement, un esprit voyant de manière précise et totale de ce qu’il avait à créer.
En fermant ce livre, et après avoir réécouté une partie de son oeuvre, je n’ai pu m’ôter de la tête une idée étrange : à la toute fin, lorsque les humains ne seront plus qu’une poignée face à leur destin, il leur restera Mozart. Sa musique sera encore là, tant qu’il y aura des hommes, et elle leur parlera, leur redonnera espoir comme elle le fait pour chacun de nous.
Écoutons Mozart.
Je me lance maintenant dans la biographie de "l'ami Schubert". À la source de ces lecture des questions lancinantes : qu'est-ce que la beauté, qu'est-ce que le génie humain et d'où vient-il ? Voilà, je crois, de quoi méditer encore longtemps ! Ouvert / Commentaire