CAVALIER SEUL Passager clandestin d’un destin déserté, Dans l | Romain Guérin

CAVALIER SEUL

Passager clandestin d’un destin déserté,
Dans la soute accroupi, dans le train pour l’Olympe,
Sans papier ni cachet, incognito, je grimpe :
Je gémis devant Dieu d’avoir cette fierté.

Sur mes vices en fleur qui bourgeonnent le soir,
Des papillons de nuit, amateurs de lys noir,
Butinent leur pollen – farine de ma haine –
Et crachent l’ambroisie dans mon âme inhumaine.

Chevalier de Vénus sans cape et sans épée,
Je m’en vais débusquer le Laid et ses soldats,
Paladin des beaux-arts sans ordre ni mandat,
Je jette ma tripaille au feu de l’équipée.

Extrait de « Bisous Noirs » disponible ici : romain-guerin.com

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