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Juan Branco

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Adresse du canal : @juanbranco
Catégories: Politique
Langue: Français
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Description de la chaîne

Prendre la parole et imposer son pouvoir ? Non, rendre la parole pour déposer le pouvoir.

Ratings & Reviews

2.50

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Les derniers messages 6

2021-07-19 11:59:54 Juan Branco pinned «*TUTORIEL SUR LA CONFIDENTIALITÉ* Sécurisez vos données, votre façon de travailler, et sortez de l'emprise des GAFAM (Google, Facebook, Amazon), Zoom, Microsoft, etc. Des petits fournisseurs d'accès, associatifs, comme Riseup ou Systemli, vous proposent des…»
08:59
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2021-07-19 07:34:24 Une des oeuvres politiques cardinales de la langue française est évidemment Les Misérables. C'est devenu une telle évidence qu'elle est aujourd'hui largement méprisée ou ignorée par nos classes dominantes. C'est un mécanisme classique: lorsqu'une oeuvre devient trop populaire, elle ne permet plus de vous distinguer. Vous omettez soigneusement alors de la mentionner, privilégiant la mention d'autres auteurs dont la puissance est le plus souvent bien moindre.

Revendiquer Victor Hugo en ces temps, c'est avant tout. Le dialogue entre le conventionnel et l'évèque de Dignes reste un monument, quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur l'épisode révolutionnaire, ici lourdement romantisé.

C'est bien l'idéal décrit qu'il nous faut rechercher - idéal présenté sous sa forme achevée, et dont les gilets jaunes ont montré à quel point il était encore à inventer.

Pensées.
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2021-07-17 18:23:04 Quel est l'auteur le plus transgressif - car le plus réflexif - du 20e siècle ? Jean Genet, qui eut cette phrase simple et merveilleuse pour définir le pourquoi de la fascination et de la crainte qui éternelle accompagnera le nazisme: car ils furent les premiers à unir police et criminalité.

Anouk Aimée lisant son autobiographie, les premières pages du Journal du voleur.

Penser, puis résister. Et surtout, ne pas (les) commenter.
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2021-06-28 00:36:46 Je pense que la naïveté la plus fondamentale, et la plus terrifiante, chez Bouveresse comme chez tous les penseurs normés, est celle qui a trait à la croyance en ce que les régimes politiques auraient une différence de nature. Leur incapacité à penser le pouvoir comme chose en soi, qui impose, que l'on soit en "démocratie", en "dictature" ou en quelconque autre forme, des mécaniques identiques afin de se reproduire et s'étendre, est terrifiante en ce qu'elle en fait les valets objectifs de ceux qui nous tiennent entre leurs rets.
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2021-06-27 22:04:17 Jacques Bouveresse est mort il y a peu. Il était un philosophe qui a pris une place importante au sein de l'espace intellectuel français, tenant de ce que l'on appelle la philosophie analytique. Cette longue discussion avec Noam Chomsky, sur la question de vérité résonne un peu en décalage à l'heure de la crise sanitaire, mais peut nourrir un certain nombre de pensées. Ne vous laissez pas intimider par un certain nombre d'éléments propres à 'lentresoi (les débats autour de la "french theory", qu'ils ne prennent pas le temps de définir, par exemple) Je retiens cette phrase de Bouveresse:

"Comme le dit l’Évangile, il est peu probable qu’on puisse servir réellement Dieu et l’argent, et même simplement l’argent et la morale, mais tout le monde fait semblant de croire plus ou moins qu’on le peut, ce qui signifie qu’il y a au moins une forme d’immoralité qui ne diminue sûrement pas, à savoir l’hypocrisie morale."

Ainsi que cette phrase de Noam Chomsky: "la politique est l'ombre portée sur la société par la haute finance" (le vocabulaire est désuet, l'idée cependant me semble cardinale). La réaction de Bouveresse montre le niveau de naïveté, et donc de bêtise politiqu,e qu'un être ayant pourtant bénéficié de tous les moyens nécessaires pour élaborer une pensée au cours de sa vie.

Le rapport des intellectuels au pouvoir, à la fin, ouvre une question fondamentale sur la trahison de ces "élites", le plus souvent inutiles ou contreproductives à la lutte, question que j'ai déployée dans Abattre l'ennemi. Avec cette phrase merveilleuse: "Kraus disait que l’état naturel de la presse, c’est la prostitution."

Au cours de l'entretien, parfois trop long, vague ou rébarbatif - ce qui montre encore une fois que le niveau de formation ou de réflexion sur un point précis ne garantissent en rien une capacité à la créativité, a fortiori la vérité - s'ouvre un débat sur la question du progrès irréversible, ou du moins structurel, de la sensibilité morale, une idée défendue par Noam Chomsky qui s'appuie notamment sur l'abolition de la peine de mort pour la justifier. C'est la véritable raison de ce partage, car elle m'a amené à écrire instinctivement cette réponse:

"L’extension de l’abolition de la peine de mort a par exemple longtemps été interprétée comme un progrès moral. Je suppute qu’elle n’est que la conséquence d’un accroissement de l’ordre elle-même suscitée par notre soumission croissante à des structures de pouvoir particulièrement organisées, dont notamment l’empire états-unien qui a imposé sa domination de façon invisible ) au sens politique du terme - comme le fit l’empire romain, qui laissait survivre toute une série de structures archaïques et se contentait d’imposer ses infrastructures, les mêmes qui aujourd’hui nous servent à communiquer, consommer, penser et nous déplacer."

A ceux qui aiment le génie, l'euro de football vient de perdre Frankie De Jong. Faisons un instant le deuil de cette beauté effacée.

Pensées.

https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/noam-chomsky-la-verite-dialogue-avec-jacques-bouveresse
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2021-06-27 16:37:33 Qu'est-ce que l'anarchisme, au-delà de nos fantasmes et des clichés ? Tancrède Ramonet, fils d'un homme qui dirigea la publication de presse française la plus honorable - Le Monde Diplomatique - a consacré deux documentaires à cette question. Entre révolution spontanée et politique, une plongée dans les fondamentaux d'une pensée qui a longtemps hésité avant de se lancer aux côtés des gilets.

Une matière pour réfléchir aux formes que prendront nos engagements les prochaines années.
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2021-06-20 04:06:13 Nous avions ouvert cette chaine sur l'idée du génie, ou plutôt de ce qui vient et amène à la différence et à la création. Gus Van Sant a consacré deux oeuvres jumelles à cette question, Good Will Hunting et Finding Forrester - l'une sur les mathématiques, l'autre sur la littérature.

C'est impudique, mais il y a une anecdote en ce dernier qui me relie à cette oeuvre. A SciencesPo, en première année, un professeur avait décidé de m'exclure, et de m'humilier devant les élèves, car il était convaincu que j'avais plagié une oeuvre. Il s'appelait Samir Hammal, portait des boots en peau de serpent et les cheveux gominés, pavanait sa réussite au concours d'administrateur du Sénat dans tout l'établissement, s'intéressant aux élèves féminines avec une grâce que nous manquions d'identifier. C'était une chose étrange, que de voir la médiocrité incrédule tenter de me juger, jouissant d'avoir prise sur l'autre afin de l'écraser. C'était un texte sur l'affaire Colonna, que le journal l'Humanité m'avait commandé, et qui y serait publié deux jours plus tard, établissant ma bonne foi et forçant l'administration à admettre son erreur. Il avait fallu cependant me changer de "triplette" - ces cours "associés" que l'on a à SciencesPo afin de me protéger.

Des épisodes comme celui-là, il y en a eu beaucoup, certains déformés et encore utilisés récemment dans Le Point pour permettre, une nouvelle fois, à la médiocrité de se rassurer.

Il n'y a rien de plus haïssable que le mépris pour l'étrangéité, la différence, la difficulté à adhérer. Celle-ci peut venir du génie, du trauma, de la fragilité, souvent mêlés, et se révèle parfois dans une forme exquise, parfois sous une forme brute, hachée, impossible à défendre institutionnellement.

J'ai aimé et je continuerai d'aimer tous ceux qui, "n'étant rien" au regard de nos dominants, subissent au quotidien les vexations et humiliations de ces êtres qui, depuis des années, ont inscrit en eux la certitude de leur supériorité.

Il n'y a rien de plus précieux et de vulnérable que l'être ayant décidé de s'exposer, de faire un pas de côté, et, ayant réussi ou échoué, qui a décidé de ne pas se conformer. Le génie n'est rien: cette capacité à exister par soi-même, à se construire ou se détruire en dehors de ce qui nous est demandé.

C'est toutes ces personnes qui, s'étant un jour levées, mériteront à jamais notre respect. C'est celles que Gus Van Sant, par-delà ses "héros", a cherché à protéger. Rilke, un grand poète allemand, l'écrivait avec douceur, en décrivant les tableaux de la renaissance italienne: nous ne cessons de regarder les bustes et visages qui nous sont présentés au premier plan. Alors que la vie et la beauté habitent leurs arrières, en ces champs et ces villes, ces rivières et ces arbres où la douce mélodie du monde est chantée. C'est en ces arrières, en ces arrières plans, que résident et naissent les beautés. Tout le reste n'est que spectacle et résultat des rythmes que nous déciderons, ensemble, ou non d'enfanter.

Pensées.
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