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ENTRETIEN AVEC L’ENNEMI Juan Branco : « Il faut que la polit | Juan Branco

ENTRETIEN AVEC L’ENNEMI

Juan Branco : « Il faut que la politique et le pouvoir soient des sacerdoces »

Contempteur féroce d'Emmanuel Macron et de son gouvernement, Juan Branco nous a accordé un long entretien à l'approche de la rentrée politique.

Par Camille Louis
Publié le 25 août 2022 à 13h41


1. Retraites, assurance-chômage, inflation : c’est une rentrée sur les charbons ardents qui attend Emmanuel Macron. Quelle analyse faites-vous de ce moment politique ? 

Macron est un être sans pensée. C’est ce qui explique qu’il a fait le choix d’une politique économique strictement dictée par des critères de marché. Je m’explique : au moment de la crise COVID, se présente une opportunité historique pour la France, qui consisterait à mobiliser massivement la création monétaire et les dépenses budgétaires que requiert la situation pour mener à bien une transformation radicale de notre pays. Grands travaux, réinvestissement massif dans les services publics, financement de la transition énergétique.

En d’autres termes : rendre à nouveau notre pays vivable, lui rendre sa souveraineté industrielle et productive, enfin en faire un havre environnemental pour les décennies qui viennent.

Macron et Le Maire ont préféré jouer la politique du carnet de chèques. Pire, ils l’ont fait, contrairement aux Etats-Unis, en collant aux revenus passés, c’est à dire en aggravant les inégalités. Le plus riches était engraissé par l’Etat, le plus pauvre, qui ne disposait déjà pas de ressource, réduit à rien.

Rappelons qu’aux Etats-Unis, l’administration fédérale et la grande majorité des états fédérés ont fait le choix d’un revenu fixe pour tous les foyers, d’à peu près 3000 dollars, quelles qu’ait été le revenu de départ. Merveilleuse intuition égalitariste, pourtant décidée par Donald Trump, qui a permis aux plus favorisés de découvrir les contraintes d’un revenu réduit tout en préservant un confortable seuil ; et de soulager les plus en difficulté, en leur faisant découvrir, un temps, et pour certains pour la première fois de leur vie, ce que cela fait de vivre apaisés.

Les utopistes socialistes du XIXe siècle auraient apprécié !

Nous avons fait le choix de distribuer, selon les revenus passés, de zéro à dix mille euros par mois aux Français, sans compter les aides massives aux entreprises. Cela a acheté temporairement une forme de paix sociale, mais ouvert, avec une série d’autres mesures, à une inflation galopante dont on paye aujourd’hui le prix.

Cela a surtout encore un peu plus déstructuré la société, et aggravé les failles qui la traversaient.

La préservation à tout prix d’un tissu industriel en partie déphasé a a fortiori aggravé nos insuffisances. Aujourd’hui, la machine à produire est relancée, mais c’est une machine infernale, sans tête. Ayant fait le choix conscient de ne pas réorienter l’appareil productif, nous courons vers l’abîme. Nous avons raté une opportunité unique de réparer notre pays.

Il aurait pour l’éviter des gens intelligents, avec un sens de la responsabilité et une vision au pouvoir ; et non des petits freluquets paniqués, qui ne cherchaient à éviter qu’une chose, de se faire décapiter. Or le mode de sélection de nos « élites », que j’ai décrit notamment dans Crépuscule et mon Discours à polytechnique, ne laissait pas d’autre choix que de la soumission à l’existant, c’est-à-dire à un marché qui, avec sa fiction de la main invisible, a fini par nous épuiser. L’Etat dans son sens le plus plein, celui qui oriente, investit, construit, est devenu l’adjuvant des puissants. La fonction de nos dirigeants, s’assurer que l’Etat siphonne les ressources produites par les populations et les concentre entre les quelques mains qui l’ont porté, s’est vue ainsi remplie.

Je les connais pour avoir grandi avec eux depuis l’enfance : vous ne vous imaginez pas le niveau de leur inanité. Il suffit de voir les agitations de Darmanin sur un imam de troisième catégorie pour se rendre compte de leur impéritie. S’il pense résoudre la question de l’Islam de France en agissant ainsi, alors que l’on laisse le Qatar, l’Arabie Saoudite et