2022-02-26 10:04:26
L’élévation du statut de la femme:
L’islam, à son avènement, a accordé aux femmes des droits que nulle religion, nulle civilisation, ne lui avait attribués jusque-là ?
Gustave Le Bon écrit dans La civilisation des Arabes : « C’est aux
Arabes, nous l’avons vu, que les habitants de l’Europe empruntèrent, avec les lois de la chevalerie, le respect galant des femmes qu’imposaient ces lois. Ce ne fut donc pas le christianisme, ainsi qu’on le croit généralement, mais bien l’islamisme qui releva la femme du sort inférieur où elle avait été jusque-là maintenue. Les seigneurs de la première période du moyen-âge, tout chrétiens qu’ils
étaient, ne professaient aucun égard pour elle. La lecture de nos vieilles chroniques ne laisse aucune illusion sur ce point. Avant que les Arabes eussent appris aux chrétiens à traiter les femmes avec respect, nos rudes guerriers du temps de la féodalité les malmenaient d’une façon très dure. »¹
En conclusion, il répète : « Nous pouvons donc conclure, en répétant ce que nous avons dit plus haut, que, loin d’avoir abaissé la femme, l’islamisme l’a considérablement relevée.
Nous ne sommes pas, du reste, le premier à soutenir cette opinion,
défendue déjà par Caussin de Perceval, et plus récemment par M.
Barthélemy Saint-Hilaire.
L’islamisme a relevé la condition de la femme, et nous pouvons ajouter que c’est la première religion qui
l’ait relevée. Il est facile de le prouver en montrant combien la femme a été maltraitée par toutes les religions et tous les peuples qui
ont précédé les Arabes. Nous nous sommes déjà expliqués sur ce
point dans notre dernier ouvrage et n’avons qu’à répéter ce que nous
y avons dit pour convaincre le lecteur. Les Grecs considéraient
généralement les femmes comme des créatures inférieures, utiles
seulement pour s’occuper du ménage et propager l’espèce. Si la
femme donnait naissance à un être contrefait, on se débarrassait d’elle. « A Sparte, écrit M. Troplong, on mettait à mort cette malheureuse créature qui ne promettait pas à l’Etat un soldat vigoureux. » « Lorsqu’une femme était féconde, dit le même auteur, on pouvait l’emprunter à son mari pour donner à la patrie des enfants d’une autre souche. » Même aux époques les plus brillantes de leur civilisation, les Grecs n’eurent guère d’estime que pour les hétaïres. C’étaient alors d’ailleurs les seules femmes ayant reçu quelque instruction. Tous les législateurs antiques ont montré la
même dureté pour les femmes. Le Digeste des lois hindoues les traite fort mal. « La destinée finale, le vent, la mort, les régions infernales, le poison, les serpents venimeux et le feu dévorant, dit-il, ne sont pas pires que la femme. » La Bible n’est pas beaucoup plus tendre ; elle assure que la femme est « plus amère que la mort. »
« Celui qui est agréable à Dieu se sauvera d’elle, dit l’Ecclésiaste.
Entre mille hommes, j’en ai trouvé un ; de toutes les femmes, je n’en
ai pas trouvé une seule. » Les proverbes des divers peuples ne sont pas plus aimables : « Il faut écouter sa femme et ne jamais la croire », dit le Chinois. Le Russe assure « qu’en dix femmes il n’y a qu’une âme ». L’Italien conseille l’emploi de l’éperon pour un bon comme pour un mauvais cheval, et du bâton pour une bonne comme pour une méchante femme. L’Espagnol recommande de se garder d’une mauvaise femme, mais de ne pas se fier à une bonne. Tous les codes : hindous, grecs, romains et modernes, ont traité la femme en
esclave ou en enfant. La loi de Manou dit : « La femme pendant son enfance dépend de son père, pendant sa jeunesse de son mari ; son mari mort, de ses fils ; si elle n’a pas de fils, des proches parents de
son mari, car une femme ne doit jamais se gouverner à sa guise. »
Les lois grecques et romaines disaient à peu près exactement la
même chose. A Rome, le pouvoir de l’homme sur sa femme était
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