2022-08-21 14:00:16
GUERRE EN UKRAINE:La Confédération ne tolÚre aucune critique.La désorientation semblait totale, le Conseil fédéral s'est vu reprocher, par le Parlement compris, de n'avoir pas été préparé face à la guerre en Ukraine. Mais désormais, le gouvernement affirme avoir "tout prévu" et ne tolÚre aucune critique.
Au premier jour de la guerre en Ukraine, le président de la Confédération Ignazio Cassis avait lu une déclaration en quelques minutes devant les médias, puis s'en allait, laissant à ses fonctionnaires le soin d'expliquer la politique de sanctions contre la Russie.
Pour les citoyens de Suisse, il restait alors plus de questions que de réponses...
La rĂ©action du Conseil fĂ©dĂ©ral lors de l'annonce de la guerre a donc Ă©tĂ© un fiasco total. Le manque d'orientation a mĂȘme fait rĂ©agir la DĂ©lĂ©gation des Commissions de gestion du Parlement. Elle a reprochĂ© au gouvernement dans une lettre de ne pas avoir Ă©tĂ© du tout prĂ©parĂ© Ă une guerre en Ukraine.
Peu avant le dĂ©but de la guerre, le chef de l'armĂ©e Thomas SĂŒssli avait notamment dĂ©clarĂ© dans l'Ă©mission "NZZ Standpunkte" qu'il «
était peu probable que la Russie envahisse l'Ukraine.»
Mais désormais, le Conseil fédéral ainsi que l'armée affirment soudainement avoir été parfaitement informés des plans d'attaque russes contre l'Ukraine. C'est ce qui ressort de leur réponse écrite à une interpellation d'Andreas Gafner. Le conseiller national bernois avait demandé que l'armée s'explique sur sa maniÚre de s'informer.
D'aprÚs ce que l'on apprend désormais, le chef de l'armée était apparemment au courant des estimations des services de renseignement qui avaient prédit une attaque en Ukraine.
Ce qui signifierait donc que Thomas SĂŒssli n'a en rĂ©alitĂ© pas Ă©tĂ© surpris, malgrĂ© sa dĂ©claration à «NZZ Standpunkte». Le Conseil fĂ©dĂ©ral prend pour preuve une interview dans le «Tages-Anzeiger» du 9 mars, soit deux semaines aprĂšs le dĂ©but de la guerre...
Viola Amherd, ministre de la Défense, n'a elle aussi pas voulu se laisser abattre par les critiques du Parlement. En mai, elle avait affirmé que son département n'avait pas du tout été surpris par la guerre en Ukraine, ce qui a hérissé les poils du Parlement encore davantage.
«
Si le Conseil fĂ©dĂ©ral dit avoir Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă la guerre en Ukraine et qu'il adopte pourtant un tel comportement et une telle communication, je ne veux pas ĂȘtre lĂ lorsqu'il sera frappĂ© par une crise sans y ĂȘtre prĂ©paré», a alors commentĂ© la conseillĂšre nationale Franziska Roth dans Blick. «Le gouvernement semblait dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements.»
Mais le Conseil fédéral insiste encore sur le fait qu'il était tout à fait préparé. Seule concession de sa part: «
Personne ne pouvait prévoir la date exacte et la brutalité de l'attaque russe.»
Pour le reste, les services de renseignement auraient suivi de prÚs les développements dans la région. Le Conseil fédéral affirme en plus avoir signalé la dangerosité de la situation en Ukraine depuis longtemps.
Le déroulement de la guerre aurait aussi été anticipé.Le gouvernement affirme avoir non seulement prévu la guerre, mais aussi son déroulement. Les services de renseignement auraient constaté «
que le déploiement des forces russes ainsi que les moyens militaires et logistiques initialement emportés n'étaient pas suffisants pour occuper un territoire comme celui de l'Ukraine.»
«
Le déroulement et l'échec de l'opération russe dans le nord de l'Ukraine ont donné raison aux estimations des services de renseignement.» Le Conseil fédéral ne voit donc aucune raison de procéder à des réformes fondamentales au sein de ces derniers.
Cette réponse n'explique pourtant pas pourquoi le Conseil fédéral et l'administration semblaient totalement désorientés juste aprÚs le début de la guerre.
La Délégation des Commissions de gestion du Parlement affirme ne pas se laisser apaiser par cette réponse.
Source: Blick t.me/ActionsSuisse
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