« Dans les faits culturels, esthétiques, politiques, sociaux ou économiques, c'est toujours « l'esprit » d'un peuple qui se manifeste. C'est ainsi que le capitalisme ne sera plus tant défini comme un mode de production, mais comme un « esprit ». Dans cette perspective, le monde est devenu capitaliste non pas tant le jour où le mode de production a changé, mais celui où les hommes ont changé leur regard sur le monde, pour n'y voir qu'un fonds exploitable en vue de l'accumulation de profits. De même, une critique radicale que Sombart adressera à Marx touche à la nature du socialisme qu'il prône. Si le capitalisme est un esprit, davantage qu'un mode de production, alors il ne suffit pas de renverser les modes de production pour s'en débarrasser : il faut insuffler un nouvel esprit à travers le corps social. »
Guillaume Travers, « Werner Sombart », collection « Qui suis-je ? », Pardès.
