« La résilience s’oppose à la défense, en ce sens que contrairement à la défense, elle consiste à laisser faire, laisser passer. L’idée en arrière-plan est qu’il ne sert à rien de résister à un éventuel agresseur, car de toutes façons il est le plus fort, en sorte que le mieux encore est de laisser passer l’orage, de faire bon cœur à mauvaise fortune. On essaie ensuite de se refaire une santé. C’est plus ou moins cela, la résilience. La résilience tient aujourd’hui une grande place dans le discours officiel. On ne dit pas directement aux gens qu’ils ne doivent pas se défendre. Mais leur dire qu’ils doivent se montrer résilients ne signifie en fait rien d’autre. [...]
Il est bon en soi de se défendre, autrement il y a déperdition de soi. [...] Le recours à l’autojustice est cela même qui fait échec à l’annihilation. »
Éric Werner, "La Légitimité de l’autodéfense", Xenia, 2019, p.12-13, 13 et 14.
