2022-03-09 22:55:53
[Extrait de mon dernier entretien pour Paris Vox]
Nous avons relayé votre tribune
récemment, avez-vous reçu une réponse d’Eric Zemmour ou de ces équipes ? Qu’en concluez-vous ?Si cette lettre fut abondamment relayée et commentée, elle n'a cependant jamais reçu de réponse. Certes, Eric Zemmour est un polémiste de talent qui a choisi de passer des paroles aux actes en présentant sa candidature à l'élection présidentielle. Son irruption sur la scène politique a été perçue par beaucoup de militants et d'électeurs de notre famille de pensée comme une bouffée d'air frais et comme l'occasion de faire enfin bouger les lignes à droite en constituant une force alternative aux vieux partis d'hier, soit une démarche analogue à celle qui fut la nôtre lors de la fondation du MND dès 2020. Mais rapidement, certaines ambiguïtés sont apparues dans sa campagne, et le doute s'est installé. Plus qu'un défi ou qu'une quelconque mise en demeure, ma lettre visait plutôt à lui offrir une opportunité de clarification, pour lever ces ambiguïtés et faire la démonstration que les lignes étaient effectivement en train de bouger, que sa candidature était celle d'une véritable rupture et que cette campagne allait enfin se hisser à la hauteur des enjeux. Mais il n'en fut rien. Et de toute évidence, la ligne Zemmour semble désormais se résumer à un patchwork de punchlines et de gimmicks néo-sarkoystes qui, s'ils font le bonheur des réseaux sociaux et des journalistes, ne répondent en rien aux enjeux et aux problématiques profondes qui devraient pourtant être au coeur de cette campagne présidentielle. Pire, ils permettent fort opportunément de les escamoter et c'est peut-être là, au fond, leur fonction première. Ainsi, la question de la souveraineté intégrale, celle de nos libertés fondamentales et des menaces que font peser sur elles les nouvelles technologies sont éclipsées par des polémiques identitaires de second ordre, les implications du coup d'État covidiste, des ingérences étrangères et du dysfonctionnement de nos institutions qui l'ont rendu possible sont complètement éludées, et les oripeaux populistes dont se drape cette campagne peinent de plus en plus à dissimuler l'autre fonction objective qui la sous-tend : celle d'offrir une justification et un complément narratif à l'accroissement du contrôle social et policier de la population.
D'un bout à l'autre de l'échiquier politique, on réclame donc toujours plus de traçage, toujours plus de surveillance, toujours de plus de fichiers, bref toujours plus d'outils de flicage et de leviers de domestication qui seront évidemment retournés contre la population à la première occasion. Pour les uns, c'est au nom de la "lutte contre l'insécurité et l'islamisme", pour les autres il s'agit de "prévenir la violence d'extrême-droite" et "les menaces islamophobes", ou encore de "conjurer la crise sanitaire" et le "réchauffement climatique" : le peuple Français est ainsi pris en tenaille par des obsessions sécuritaires de plus en plus envahissantes qui ont toutes en commun d'éroder ses libertés constitutionnelles et qui, bien entendu, n'apportent jamais de réponse définitive aux maux qu'elles prétendent combattre. Cette mécanique totalitaire est au coeur du projet de la Grande Réinitialisation promue par le World Economic Forum qui n'est rien de moins qu'un coup de force visant à transformer la société occidentale en une vaste prison à ciel ouvert où les citoyens seront progressivement déchus de l'ensemble de leurs droits civiques au nom de la sécurité collective, tandis que les firmes transnationales et les prédateurs financiers pourront poursuivre en toute quiétude le pillage et la spoliation de ces nations politiquement vassalisées et socialement stérilisées. Voilà un choc des civilisations que le candidat Zemmour se gardera bien d'évoquer.
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