2022-07-25 19:29:18
Du côté des contacts sur place, principalement des soldats russes/séparatistes dans mon cas (pas de sources certifiées, purement du témoignage et analyse terrain, vous en faites ce que vous voulez) :
- Ce serait les groupes de choc, l'artillerie et les wagner qui sont surtout à la manoeuvre pour préparer le terrain en cette période de calme relatif. Notamment les assauts sur la centrale électrique de Vuhlehirsk. On peut dire qu'il font le sale boulot en quelque sorte, ou en tout cas ne sont pas épargnés à la tâche. Mais connaissant un gusse là bas, c'est ce qui leur plait.
- Cette pause opérationnelle se confirme avec différents témoignages, échanges, photos/vidéos qu'on m'a envoyé. Ils se forment sur de nouvelles armes, remettent en état leurs blindés, tiennent les positions. Certains demeurent sur la ligne de front dans le Donbass pendant plusieurs jours sans un seul accrochage (ce qui était rare). La zone la plus rouge en ce moment est/était vers Kherson ou les russes ont envoyé 10 000 hommes en renforts pour contenir la tentative de progression ukrainienne.
- Les soldats russes (armée conventionnelle) effectuent bien des rotations régulières de la ligne de front vers l'arrière. J'ai ainsi pu discuter avec un soldat dans un village de l'Oural qui était en permission. Selon ses propres dires, "la paye est bonne" (le conflit est vu comme l'équivalent d'une OPEX en France) mais "le danger est réel" car c'est une véritable guerre symétrique avec des moyens impliqués. "Oui il y a des morts et pas de super-héros, les choses peuvent arriver très vite là bas".
- Je n'ai toujours eu aucun cas de conscrits envoyés au front. En revanche, cela est arrivé pour des soldats toujours en formation dans des spécialités demandées (type génie, médecin, démineur) qui ont été envoyés avant la fin de leur classe en Ukraine (plus probablement à l'arrière des lignes pour faire leur spé).
- Il y a du soutien, des réticences, du doute parmi la population, mais pas de soulèvement populaire en vue. Si l'on a pas de proches dans l'armée, que l'on est un russe moyen et qu'on fait abstraction des médias, le conflit est invisible. L'impact sur le quotidien se limite à une hausse des prix. La place du conflit dépend aussi de la géographie, elle sera plus importante dans l'ouest de la Russie ou a Moscou (coeur politico-économique) qu'en Sibérie.
Fin @terrabellum
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