Ce n'est pas qu'une question de quantité. Tout ne se résume pa | Peter Columns

Ce n'est pas qu'une question de quantité. Tout ne se résume pas à des courbes sur la criminalité et la hausse du PIB pour voir ce qui serait ou non acceptable. En ce qui me concerne, c'est la mort d'Ebba Akerlund qui m'a changé. On pourra discuter de tous les chiffres du monde, ça ne changera jamais rien au fait qu'elle soit morte de la façon dont elle est morte, et que rien ne pourra racheter ou me faire accepter cette mort. Cette horreur d'un petit corps broyé par un poids lourd, par un homme qui n'avait rien à faire là, au nom d'une idéologie qui n'avait rien à faire sur le sol européen non plus.

Tout est comme si on nous proposait un monde merveilleux à venir en échange de quelques morts regrettables. Déjà, bonjour le monde idéal en question. Ensuite, qu'importe tout le reste, s'il y a une Ebba comme prix à payer, une seule, c'est déjà infiniment de trop. Or elle est déjà advenue. C'est la seule chose que l'on devrait quantifier au final. Elle n'est pas un fait divers. Elle est unique, elle est là et rien ne peut la faire partir. Le monde remplacé sera toujours inacceptable pour moi. Céder, ce serait rendre moralement acceptable sa mort dans mon esprit, et c'est une pensée que je ne peux pas accepter. Tout comme le meurtre de la civilisation occidentale, que j'aime sincèrement, ne sera jamais acceptable pour moi.