2022-01-14 23:34:01
Parfois, des IMF font évoluer leur statut afin d’étendre la gamme de services proposés. Par exemple, une association ne pourra pas collecter l’épargne de ses
clients. Dans certains pays elle pourra alors demander aux autorités locales de se transformer en société réglementée, habilitée à réaliser cette collecte.
Quelle réglementation pour les IMF ?
Les IMF sont soumises à une réglementation dépendant de leur statut. Une banque de microfinance devra ainsi se conformer à la réglementation bancaire et sera placée sous la supervision des mêmes autorités de tutelle que les autres banques.
Les ONG, mutuelles et coopératives, elles, ne sont pas soumises à cette
réglementation (mais certaines sont réglementées par d’autres autorités de tutelle).
Un fonctionnement très particulier.
Si les IMF offrent une solution à l’exclusion bancaire, elles ont aussi un rôle social essentiel, qui impose un fonctionnement différent de celui des institutions bancaires
traditionnelles :
• les critères d’éligibilité, examinés pour octroyer un crédit, ne s’appuient pas
sur la solidité des garanties offertes (salaire, patrimoine, etc.), mais sur des critères plus « humains » : si bien sûr la viabilité du projet est examinée dans
le cas d’un prêt visant à financer une activité, l’évaluation repose aussi
sur des entretiens avec l’emprunteur et pas seulement sur un formulaire ;
• la garantie réelle, exigée par les banques pour consentir un prêt, peut
être remplacée par un mécanisme de solidarité du Groupe. Par exemple, dans des mutuelles ou coopératives, chaque emprunteur se porte garant pour les autres au sein d’un « groupe de caution solidaire » comme les « Self Help Groups »;
• l’IMF noue une relation de proximité avec les bénéficiaires des microcrédits, et garantit un véritable suivi des emprunteurs, pour les aider à réussir leurs projets, à gérer leur budget… Ainsi, au-delà des services bancaires proprement dit, l’IMF peut même proposer des formations au crédit ou à la gestion d’un budget familial voir à la constitution de l’épargne dans un objectif pédagogique d’éducation financière ;
• les modes de remboursement des prêts peuvent être adaptés au public visé,avec par exemple des échéances hebdomadaires ;
• ses produits sont adaptés au public visé, sans réel équivalent dans le monde
bancaire traditionnel.
C’est par exemple le cas des crédits de groupe : l’IMF
demande de constituer un groupe d’emprunteurs, et accorde un micro-crédit
groupé. Généralement proposé aux plus pauvres, ces prêts groupés n’exigent
aucune garantie mais reposent sur la solidarité entre les membres du groupe.
La garantie est une forme de « garantie sociale » : les membres sont engagés
vis-à-vis de l’IMF, mais aussi de leurs co-emprunteurs.
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