Création délibérée d'une panique artificielle. Depuis quelque | Jonathan Sturel

Création délibérée d'une panique artificielle.

Depuis quelques semaines, je reçois régulièrement des courriels de ma mutuelle. Le dernier en date, hier, c'était pour me dire qu'on allait enregistrer un «pic de pollution» dans ma ville à partir de demain, telle heure, et pour environ 6 heures.

Les jours précédents, c'était le même genre de courriels pour me dire qu'on allait enregistrer une forte chaleur dans ma commune, à partir de tel jour, telle heure et pour tant d'heures/jours.

Je m'attends à recevoir une alerte similaire dès qu'il va pleuvoir pour me dire : attention, de fortes averses sont prévues dans votre commune demain.

Quand je reçois ce genre de messages, j'ai l'impression de retomber en enfance, d'avoir à nouveau 5 ans et d'entendre ma mère me rappeler qu'il faut bien mettre sa casquette lorsqu'on s'expose au soleil. Je me sens infantilisé littéralement par des gens à qui je n'ai rien demandé et qui se croient obligés de me préciser qu'il fait chaud en été, qu'il fait froid en hiver, que le sol est mouillé les jours de pluie.

Et ils font cela en utilisant les ficelles de la peur. Leurs messages commencent par des gros «ATTENTION !» et sont rédigés de manière à créer de l'inquiétude chez le destinataire.

Je redis que c'est ma mutuelle qui m'envoie ça, et pas une institution météorologique à la lettre d'information de laquelle je me serais inscrit. Non, ma mutuelle, à qui je n'ai jamais demandé ni la température ni le taux d'humidité dans l'air. Mais qui m'envoie tout de même de gros «ATTENTION !» toutes les semaines.

J'ai presque envie de leur écrire : «ATTENTION ! Si vous continuez à me gonfler avec votre propagande écolo, je vais changer de mutuelle».

Nous sommes bel et bien entrés dans l'ère de la domestication des comportements par la trouille et le terrorisme mental. Il va falloir résister, encore et toujours.