Le soir, avec trois autres lascars, on a été regroupés pour p | Hervé Ryssen - Résistance française
Le soir, avec trois autres lascars, on a été regroupés pour prendre la direction de Fleury. Il y avait là un Arabe avec une musculature vraiment impressionnante, peut-être vingt-cinq ans, et avec une tête à faire peur ; une vraie tronche de criminel ! Je ne me souviens plus de son prénom, mais c’est en face de ce mec que je me suis retrouvé dans le camion cellulaire. J’étais assis dans ma petite cabine métallique de cinquante centimètres carrés, et lui dans la sienne. On a commencé à parler à travers l’épais grillage, sans pouvoir distinguer nos visages. Lui, il retournait en cabane… une fois de plus ! Il en était sorti quelques mois auparavant. Tout ça parce qu’une fille l’avait accusé de l’avoir tapée dans la rue, alors que ce n’était pas vrai… Quand je l’ai revu à Fleury, au quartier des arrivants, dans une salle d’attente, il était parvenu à me faire pitié : « Je n’ai jamais eu de chance », qu’il m’a dit d’un air triste. Ensuite, je ne l’ai plus revu. À lui, je n’ai pas eu l’occasion de poser la question : « Il est où, ton papa ? » http://herveryssen-leslivres.hautetfort.com/archive/2022/05/02/le-coup-de-la-loi-mai-2022-6379804.html