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CRISE DE L'EURO : ÇA REDÉMARRE J'ai maintes fois expliqué qu | François Asselineau

CRISE DE L'EURO : ÇA REDÉMARRE
J'ai maintes fois expliqué que

l'euro n'est pas viable et ira de crise en crise jusqu'à l'explosion finale

l'indicateur de la probabilité de l'explosion est le "spread"(différence des taux d'intérêt) entre les obligations à 10 ans de l’Italie et l’Allemagne.

Cet indicateur est très suivi par la BCE, les Banques centrales nationales, les opérateurs des marchés financiers et les gouvernements.

L'alerte a été chaude le 15 juin dernier quand ce spread a dépassé 4% (400 pts de base).
La BCE s'est réunie en urgence.
source : https://bit.ly/3q6a4db

Cette réunion du 15 juin ayant été décevante, et le spread Italie/Allemagne se maintenant au niveau jugé dangereux autour de 4%, la BCE a dû calmer les marchés avec une seconde réunion, censée résoudre la crise avec un nouvel «outil anti-fragmentation» de la zone €.
source : https://bit.ly/3B7NdnT

Cette seconde réunion de la BCE s'est tenue le 21 juillet et a annoncé la création d'un mirobolant "IPT" « INSTRUMENT DE PROTECTION DE LA TRANSMISSION » pour empêcher les spreads de se creuser entre pays du Nord et pays du Sud, à commencer par le spread Italie/Allemagne.
source : https://bit.ly/3TCdCBx

Mais il n'y a pas 50 façons de calmer les craintes des marchés sur la solvabilité des pays du Sud de la zone € (Italie, France, Espagne, Portugal, Grèce, Chypre...)

La seule façon de réduire les spreads est que la BCE rachète la dette en expansion constante de ces pays, malgré l'opposition farouche de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Autriche, la Finlande et du Luxembourg.

Aussi l'IPT n'est-il qu'un artifice de communication.
Il désigne la prorogation du rachat partiel, sur le marché secondaire, de dettes des États du Sud.

Problème, ce rachat est contraire à l'esprit des traités européens , et aux exigences des pays du Nord qui refusent l'aléa moral qui en découle.

La création de l'IPT ne peut que déplaire fortement aux dirigeants allemands, luxembourgeois, néerlandais, finlandais et autrichiens.
Aussi la BCE l'a-t-elle assortie d'un discours martial insistant sur le fait que les États ne pourraient en bénéficier qu'à condition d'une rigueur accrue, budgétaire et dans la mise en œuvre des GOPÉ.

Ainsi présentées, et les dirigeants allemands, luxembourgeois, néerlandais, finlandais et autrichiens ayant d'autres soucis avec l'affaire ukrainienne, les réunions de la BCE du 15 juin et du 21 juillet ont fait leur effet : le spread Italie/Allemagne qui avait atteint 4,06% début juin est redescendu à 2,83% aux alentours du 9 août (voir graphique).

L'euro a-t-il été « sauvé » pour autant ?
Évidemment pas.

Une fois dissipés les effets anesthésiants des 2 réunions de la BCE, de l'annonce de l'IPT et des énièmes promesses de rigueur accrue, les problèmes fondamentaux ont repris le dessus et la spéculation des hedge funds aussi.

Ainsi, selon le Financial Times du 25 août, les fonds spéculatifs ont entrepris de parier sur une hausse des taux de la dette italienne.

D’après S&P Global, la valeur totale des obligations italiennes ciblées par ces investisseurs dépasse à présent les 39 milliards d’euros
source : https://bit.ly/3wOAUu4

Comme cela est toujours le cas sur les marchés monétaires, des spéculateurs s'attaquent à un maillon faible, repéré depuis belle lurette : celui du "peg" (lien administré) de 1 pour 1 entre

l'euro-créance sur la Banque Centrale d'Italie

et l'euro-créance sur la Bundesbank allemande

Le résultat de ces attaques a été immédiat: le spread Italie/Allemagne est reparti vivement à la hausse.

Il atteint 3,763% ce 1er septembre 2022 (voir graphique).

Ce spread, qui avait chuté de -123 points de base (de 4,06% à 2,83%) a donc repris 93 points (de 2,83% à 3,76%), annulant 75,6% de l'effet IPT...

La défiance structurelle des marchés financiers mondiaux vis-à-vis de la survie de l'euro ne concerne pas que l'Italie, mais aussi celle d'autres pays surendettés, dont la France.