CRISE DE L'EURO NOUVEAU RECORD À LA BAISSE DU SOLDE TARGET2 DE | François Asselineau
CRISE DE L'EURO
NOUVEAU RECORD À LA BAISSE DU SOLDE TARGET2 DE L’ITALIE : -628 MILLIARDS D’EUROS
Évolution du solde
(courbe Bloomberg graphique nº1)
juillet 1999 : 0
avril 2011 : 0
septembre 2011 : -100
février 2014 : -200
juillet 2016 : -300
janvier 2018 : -450
novembre 2021 : -537
21 juillet 2022 : -628
RAPPEL
Les soldes TARGET2 des banques centrales nationales de l’Eurosystème matérialisent le cumul des déséquilibres des balances des paiements (balance commerciale + balance des services) entre les pays de la zone euro.
Le solde de tous les soldes nationaux est nécessairement nul.
Concrètement
Si une banque centrale nationale a un solde TARGET2 positif, cela signifie que le pays a reçu plus d’euros des autres pays de la zone € qu'il n'en a envoyé.
Pourquoi ?
Parce que le pays
- y exporte plus qu'il n'en importe
- en reçoit plus de placements qu'il n'en fait
- etc.
Inversement, si une banque centrale nationale a un solde TARGET2 négatif, cela signifie qu’elle envoie plus d’euros vers d’autres pays de la zone € qu’elle n’en reçoit.
Pourquoi ?
Parce que le pays
- y achète plus qu'il n'y vend
- y placent plus d'épargne qu'il n'en reçoit
- etc.
Avant la création de l'euro, les déséquilibres étaient corrigés par les mécanismes de change.
Exemple : l'Italie achetant plus à l‘Allemagne que l'inverse, le déficit commercial italien entraînait une offre accrue de lires contre une demande accrue de mark, donc une dépréciation de la lire par rapport au mark.
Il résultait de cette dépréciation de la lire vis-à-vis du mark un renchérissement des produits allemands vendus en Italie, qui entraînait à son tour une baisse de la demande italienne et (idéalement) un retour à l'équilibre de la balance commerciale entre l’Italie et l’Allemagne.
Mais, DEPUIS LA CRÉATION DE L'EURO, CE MÉCANISME AUTORÉGULATEUR N'EXISTE PLUS
La monnaie Italienne appelée "euro"
(créance juridique sur la Banque centrale italienne)
S'ÉCHANGE OBLIGATOIREMENT AU TAUX DE 1 POUR 1 CONTRE
la monnaie allemande appelée "euro"
(créance juridique sur la Banque centrale allemande, la Bundesbank).
Le principe même de l'euro étant ce "peg"(lien) irrévocable de 1 pour 1, cela a deux conséquences :
les déficits commerciaux ne sont plus corrigés par des dépréciations monétaires
les déficits des balances des paiements entre États de la zone euro peuvent s'accumuler sans limite.
Et c'est ce qui se passe en effet
Depuis que les soldes TARGET2 ont commencé à diverger avec la crise des subprimes en 2008, on assiste à la croissance inexorable de ce phénomène entre les pays dont le solde est :
-de plus en plus positif: Allemagne, Pays-Bas...
-de plus en plus négatif: Italie, Espagne..
graphique nº2
CONCLUSION
Pas besoin d'être Prix Nobel d'économie pour comprendre qu'un phénomène de divergence croissante ne peut pas durer toujours.
En Allemagne,les dirigeants de la Bundesbank et du monde économique voient avec une immense inquiétude les créances s'accumuler sur les États du sud.
Car si l'Italie ou l'Espagne venaient à faire défaut, ce sont les centaines de milliards d’euros de créances sur ces 2 pays qui se sont accumulées à l'actif de la Bundesbank qui deviendraient irrecouvrables, entrainant la Bundesbank dans leur chute.
LA DISLOCATION DE L'EURO ARRIVERA.