2022-03-27 10:56:53
Pāpamocanī Ékādaśī
Le Sage Médhavi vécut 57 ans avec une Apsarā.
Lomasa Ṛṣi raconta à l’Empereur Māndhāta cette histoire qui neutralise l’influence des fantômes et des démons.
Kuvéra, le trésorier des Demi-Dieux possédait une superbe forêt où les Gandharvas (musiciens) et les Demi-Dieux conduits par Indra venaient prendre plaisir à divers échanges. Un dévot du Seigneur Śiva, le Sage Médhavi, vivait aussi dans cette forêt. Une fois, le Seigneur Śiva fit complètement brûler Cupidon. Après que le Seigneur Śiva perdit sa femme dans l’aire de sacrifice de Prajāpati Daksha, il se mit à méditer pendant 60000 ans. Pour lui casser sa méditation, le Seigneur Brahmā, envoya Kāmadeva (Cupidon) qui l’attaqua de ses 5 flèches (son, goût, toucher, vue et odorat). Śiva se fâcha et brûla immédiatement Cupidon avec le regard de son 3è œil.
- Pour se venger, Cupidon s’introduisit dans le corps du Sage Médhavi et pour le séduire, lui envoya l’Apsarā Mañju Ghoṣā, une jeune danseuse céleste pleine de vie. Elle se construisit une chaumière à proximité de l’aśrāma de Médhavi. Elle chantait d’une voix douce, couvrait son corps de pulpe de santal et portrait une odorante guirlande de fleurs. Afin de perturber la transe de Médhāvī, Cupidon utilisa les sourcils de Mañju-Ghoṣā comme un arc, ses clins d’œil comme la corde, ses yeux comme des flèches, ses seins comme la cible. Le Sage se laissa envahir par le désir sexuel et oublia son Vénérable Maître, le Seigneur Śiva. Alors, il lui devint impossible de distinguer le jour de la nuit. Lorsque Mañju-Ghoṣā vit que le Sage avait perdu sa position, elle décida de regagner sa planète édénique.
Elle dit : “ O Grand Sage ! Maintenant, donne-moi la permission de retourner chez moi”.
Il répondit : “O femme magnifique ! Tu n’es venue à moi que ce soir, passe la nuit ici et tu pourras repartir au matin.”
La jeune femme craignant de l’offenser vécut à ses côtés pendant 57 ans ; et cependant, pour le Sage, cette durée équivalait seulement à la moitié d’une nuit. Quand Mañju-Ghoṣā lui demanda de nouveau l’autorisation de retourner chez elle, le Sage retarda encore son départ. Alors l’Apsarā, stupéfaite lui dit : “O Grand Sage ! Tu jouis de ma compagnie depuis de nombreuses années. Donc de grâce, retrouve ta capacité à appréhender le temps réel.”
Le Sage revint à la raison ; et après avoir calculé le temps écoulé avec précision, il dit : “Hélas ! O splendide créature ! Tu as annihilé le bénéfice de toutes mes austérités. Transforme-toi immédiatement en une sorcière fantomatique. O Dame pécheresse et lascive ! Honte à toi !”
Mañju-Ghoṣā dit humblement : “ O le Meilleur des Brāhmaṇas ! Je t’en prie, annule cette funeste malédiction. J’ai passé de nombreuses années auprès de toi. O mon Seigneur, pour cette raison je mérite ton pardon, s’il te plait, accorde-moi ta miséricorde.”
Le sage répondit : “O noble dame ! Tu as détruit le fruit de toutes mes austérités, pour échapper à cette malédiction, suis strictement et fidèlement ce jour favorable de Pāpamocanī Ékādaśī, qui supprime les réactions à toutes les activités pécheresses. Ainsi tu mettras fin à ta condition de fantôme ou lutin.”
Le Sage Médhavi observa aussi le jeûne de Pāpamocanī Ékādaśī. Toutes les réactions à ses activités pécheresses furent détruites et il redevint très pieux. Mañju-Ghoṣā fut libérée de sa condition de fantôme, retrouva sa forme divine et retourna au paradis.
“ Par l’écoute des gloires de cet Ékādaśī nous pouvons obtenir le même bénéfice qu’en faisant don d’un millier de vaches. L’observance de cet Ékādaśī permet de détruire complètement toutes les réactions pécheresses aussi graves que celles qui consistent à tuer un brāhmaṇe, tuer un embryon, boire du vin et avoir des relations illicites avec l’épouse de son maître spirituel. Il vous délivre de votre condition de fantôme et vous confère une perfection mystique.”
“ Cet Ékādaśī sacré est très favorable et tous devraient observer strictement ce Pāpamocanī Ékādaśī.”
Ainsi s’achève le récit des gloires de Pāpamocanī Ékādaśī ou Caitra-Kṛṣṇa Ékādaśī.
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