📚La beauté de l'écriture💫

2022-06-30 03:31:33 Les vieux souliers Sur la route du soir, il avance courbé, Brisé par les années, les jours et les malheurs. Sur son dos un manteau élimé et troué, Dessous tremble son corps épuisé de douleurs. Sous une capuche, il cache son visage Où pleure sa vieillesse en larmes de départ. Le Temps a pris son âge, ses amours et sa rage, Son destin s’est perdu au détour du hasard. Il se jouait du Temps, le Temps l’a rattrapé. A vouloir trop aimer il a étreint la nuit, Noyé les étoiles dans des yeux inondés Et jeté le soleil dans un torrent de pluie. Il est tard pour rêver ou faire demi-tour, Les saisons ont passé, les regrets sont restés ; Lourds sont les souvenirs quand le bonheur est sourd Aux cris d’un cœur qui part sans un tendre baiser. Sur la route, ce soir, il avance courbé, Le corps vide de pain, l’âme vide d’amour. Il rentre à son logis sa misère coucher Il sait le lendemain que s’éteindra le jour. Posés au pied du lit, ses souliers usés, Compagnons fidèles de sa vie d’infortune, Reflètent les lueurs d’un ciel apaisé Sur ses lèvres blanches qui sourient à la lune. Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:31:12 Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:25:47 D'aucuns gravent les murs en lettres éternelles,
Tant de billets charmants que de cœurs enlacés,
Prisonniers de serments et d'âmes empierrés,
Figés dans l'infini des passions solennelles ;

D'autres griffent la chair des arbres sentinelles,
Déchirures à vif d'anges désenchantés
Que le temps soignera qu'elles soient voeux dupés
Éraflures ou cris de douleurs passionnelles.

Cependant que certains cadenassent l'idylle
Et scellent l'avenir à l'arcade immobile
Privant de liberté la volée de l'oiseau,

Un pèlerin d'amour abandonne sa plume
Que j'écrive son nom au grain blanc de ma peau
Et dentelle sa vie de sables et d'écume. Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:13:52 Quand l'heure sonnera...

Quand l'heure sonnera l'ultime sacrifice
Que l'hiver posera son châle sur ma vie
Ne versez pas un pleur dans le creux d'un calice
Levez les yeux au ciel ces mots je vous dédie.

A ceux qui m'ont connue sans jamais me connaître
A ceux qui m'ont aimée le temps d'une pensée
Je fais don d'un sourire une étoile peut-être
Qui s'en ira mourir sans désespoir causé.

A ceux qui m'ont blessée avec puissance et rage
Pour d'obscures raisons, à eux va mon pardon
Du venin distillé goutte-à-goutte d'outrage
J'ai oublié l'amer et le goût du poison.

A ceux dont j'ai croisé au détour d'une feuille
Un regard sans façon un regard pur et doux
Au velours d'une rose aujourd'hui je vous cueille
Tous ces mots que demain vous lirez à genoux.

Et à vous mes amours aux sincères "je t'aime"
Je vous confie l'écrin des instants merveilleux
Que vous m'avez donnés depuis votre baptême
Votre force ils seront votre avenir heureux. Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:13:30 Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:11:15 Chute d’amour La valise remplie de rêves et de larmes, D’effets personnels pris au hasard de ses mains, De souvenirs heureux pour les jours de chagrin, Elle fuit le silence qui meurtrit et désarme. Perdu dans sa colère, le coeur en amertume, Il ne prend pas mesure de l’amour à genoux, Accuse le Bon Dieu et ses saints d’être fous D’interdire au soleil de percer dans la brume. La porte se referme doucement sur l’absence, Sur l’absence de bruit, sur le mortel ennui De l’horloge immobile qui gémit dans la nuit, Sur sa mélancolie de vie en transparence. Les joues brûlées de pleurs, le visage sans fard, Le regard abîmé par le noir obsédant Des obscures veillées à décompter le temps, Elle part au pays où l’amour est un art. Assis dans son fauteuil, il regarde la porte ; Il écoute les pas qui s’éloignent de lui Et dit : « Je l’aime tant ! Pourtant elle s’enfuit ! » Mais va-t-il rester sourd à la voix qui l’exhorte, A cette voix de l’âme blessée de solitude, Etouffée par l’orgueil d’un cœur égratigné, Qui l’incite à courir retrouver son aimée, A gommer de ses yeux la grande lassitude. « Si j’étais oiseau, je volerais vers elle » Mais oiseau n’était point et voler ne pouvait ! Le temps était compté, se hâter il devait ! L’amour, la passion lui donnèrent des ailes ! Quelques mètres encor de ce long corridor… Elle tient le mur pour ne pas s’écrouler : Il est repère ultime de ses heures fanées, La dernière empreinte de la vie et la mort. Un effroyable fracas la sort de sa torpeur… Elle arrête ses pas et, l’oreille tendue, Le cœur au ralenti, ouït le son incongru Venu troubler sa peine en ce jour de malheur. Son époux empressé, une fois n’est pas coutume, Avait raté la marche et chuté lourdement : L’escalier, les amants, s’en souviendront longtemps… Aujourd’hui leur bonheur est léger comme plume.

Michèle Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:10:36 Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:08:01 Nous n'avions à offrir à nos mains enlacées
Qu'un chemin incertain ouvert à l'espérance
Où les peaux se touchaient avecque l'élégance
De nos mots partagés en rimes embrassées...

Il me reste de nous un rêve merveilleux
Mais plane le regret de nos nuits porte-plumes
Où s'écrivaient l'amour et nos désirs d'écumes
Jusqu'à l'étrange choix de ton vol silencieux.

Reverrons-nous jamais les lumières du cœur
Un doux soir de printemps sur les quais de la Seine
Quand la lune buvait à l'onde de la peine
Et donnait à nos yeux le reflet du bonheur ?... Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:06:29 Y a-t-il un arc-en-ciel ?

Il est de ces instants où l’immense se ride,
Où le ciel est si bas qu’il écrase le vide.
Que le jour et la nuit, en un trait noir impair,
Percutent l’horizon où suffoque l’éclair.

Le voile de l’obscur étend sa solitude
Et les mots engourdis glissent par habitude
Sur la ligne du soir, éphémère entre-deux,
L’espoir d’un matin au reflet fiévreux.

Après le mauvais temps, les peines ravageuses,
Le manque de soleil et les nuits ténébreuses,
Viennent les matins clairs, l’aiguail* et l’arc-en-ciel ;
Le cœur se souvient-il de la saveur du miel ?

Faut-il que la raison soit reine en la demeure
Et que l’âme affligée devant cette gageure
Sourie au jour venu ? Et toi, le silencieux,
Vois-tu un arc-en-ciel quand il pleut dans mes yeux ? Ouvert / Commentaire

2022-06-30 03:02:25 La Solitude

Je la sais, je la sens rôder dans mes silences
A l’affût de la vie filant au pas glissant
Vers ce lieu que l’on tait,
Ce futur imparfait
Qui mène l’existant au mouroir du néant
Comme si, comme si…

Elle veille, elle attend sur le bord de l’ultime
Le souffle qui s’enfuit en un râle effrayant,
Un dernier pour la nuit
Qui tombe sans un bruit ;
Tu seras là demain, encore un bout de temps
Mais pas moi, mais pas moi…

Je la sais, je l’entends frôler mes habitudes,
Ecouter mes pensées parler aux ciels couchants
A l’aguet du souffrir
Qui rêve de partir
En léguant mon oubli au monde des vivants
Parce que, parce que…

J’ai vécu si longtemps au creux des lassitudes
La raison enlisée au bourbier bien-pensant ;
Que l’ailleurs même flou
Me semble bien plus fou !
Elle est là, elle attend que se lève le vent
Mais pas toi, mais pas toi…

Inconnu Ouvert / Commentaire