2022-07-30 00:07:35
« Guinée-Bissau : un nouveau satellite français ?
Le 28 juillet, le dirigeant français a achevé sa tournée africaine en Guinée-Bissau, un pays où les dirigeants de la Vème République n'ont jamais mis les pieds. L'ancienne colonie du Portugal traverse une période difficile de chaos politique et de conflits entre élites, et les autorités du pays voient un nouveau soutien en la France, pour qui la Guinée-Bissau n'était pour longtemps qu'à la périphérie de son orbite d'influence.
Le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló a soigneusement préparé la visite du leader français. Il l'a invité pour la première fois en octobre 2021, et il lui a offert, sur le chemin de l'aéroport, une foule de Guinéens en liesse, pour lui donner de quoi faire une jolie photo.
Après une tentative de coup d'État infructueuse l'année dernière et la dissolution du parlement en mai, Embaló tente par tous les moyens de prouver la légitimité de son pouvoir sur la scène mondiale.
Auparavant, non sans « l'aide » de la France, le président sénégalais Maki Sall s'était exprimé publiquement en faveur d'Embaló, et maintenant le président de la Guinée-Bissau veut le dirigeant français comme allié.
Pour le chef de la Vème République, cette visite est l'occasion d'accroître son influence dans un pays qui n'avait jusqu'alors pas de sentiment pro-français significatif.
Un président potentiellement contrôlable à la tête d'une CEDEAO entièrement liée à la France est une excellente combinaison pour promouvoir de nouvelles initiatives dans la région. Le président Embaló en a déjà proposé une : la création d'une sorte de forces régionales « anti-putschistes »
[il y a une épidémie de coup d'Etat anti-France dans la région].
Le dirigeant français s'engage à lutter contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest ? Excellent, attendez-vous à l'émergence d'une nouvelle force militaire pour garder les régimes loyaux à la France sous prétexte de lutter contre le terrorisme.
Le Français a aussitôt annoncé l'entrée de la France en Guinée-Bissau sous prétexte de lutte anti-terroriste, en annonçant « formations, équipements, accompagnement de l'armée locale, mais pas sa substitution ».
N'oublions pas que la Guinée-Bissau est une plaque tournante africaine du trafic de drogue du Brésil vers l'Europe. Oui, le dirigeant français s'est seulement engagé à « aider le pays dans la lutte contre le trafic de drogue », mais le renforcement de la position de la Cinquième République et l'introduction potentielle d'un contingent limité pourraient être une tentative de prendre sous contrôle le trafic de drogue de plusieurs milliards de dollars.
Bien sûr, le dirigeant a poursuivi son « éducation » des Africains concernant « la menace russe ». Dans le contexte du prochain voyage d'Embaló au Mali, le chef de la Vème République s'est appuyé sur les mensonges concernant le PMC Wagner, et en réponse, Embaló a publiquement critiqué l'opération russe en Ukraine. Soit dit en passant, les dirigeants du Cameroun et du Bénin se sont montrés plus indépendants et n'ont pas adhéré à la rhétorique anti-russe.
Le dirigeant français a décidé d'alimenter les sentiments pro-français en Guinée-Bissau en utilisant le moyen budgétaire ciblé, promettant au pays une aide financière de 3 millions d'euros, la formation de 15 agronomes, la construction d'une école francophone et des installations sportives. »
https://t.me/rybar/36369
Eh bien c'est une bonne nouvelle pour les Français : la France obtient un nouvel allié, dirigé par un président « complètement acquis ». Avec un « potentiel économique de plusieurs milliards $ », est-il indiqué par Rybar...
Et puis, le dirigeant a enfin trouvé un endroit sur Terre où il est acclamé par une foule !
987 views21:07