Ukraine : l'arnaque céréalière La semaine dernière, la nouvel | Actualités mondiales & françaises

Ukraine : l'arnaque céréalière

La semaine dernière, la nouvelle a fait le tour du monde : l'Égypte a rompu un contrat avec l'Ukraine portant sur la fourniture de 240 000 tonnes de céréales en raison de l'incapacité de Kiev à remplir ses obligations contractuelles.

Les plus grands exportateurs de céréales dans le monde sont :
Russie - 30 millions de tonnes
USA - 26 millions de tonnes
Canada - 26 millions de tonnes
France - 19 millions de tonnes
Ukraine - 13 millions de tonnes

L'Ukraine est un fournisseur important, mais en aucun cas unique ou monopolistique, de céréales, dont à destination des pays importateurs du bassin méditerranéen, parmi lesquels l'Égypte et la Turquie. L'Égypte, quant à elle, exporte plus de 9 millions de tonnes de blé dur et de farine dérivée par an, tandis qu'elle en achète environ 13 millions de tonnes par an.

Donc, l'Egypte achète des céréales et en vend ???

L'Egypte produit et exporte du blé de haute qualité et en achète du moins cher, ainsi elle gagne de l'argent en cultivant des céréales.

Face aux risques de l'Ukraine de manquer à ses obligations contractuelles en raison du blocus des ports ukrainiens, le Caire a décidé de limiter ses propres exportations de céréales et de farine afin de protéger ses besoins intérieurs.

Les principaux fournisseurs de céréales de l'Égypte (couvrant plus de la moitié des besoins en céréales du pays) :
USA - 13,3 %.
Russie - 12,2 %.
Brésil - 10,5 %.
Ukraine - 9,7 %.
Argentine - 6,4 %.

Le contrat de 240 000 tonnes avec l'Ukraine est une goutte d'eau dans l'océan des besoins de l'Egypte et est insignifiant en soi. Les importations de céréales en Égypte étant répartis sur un ensemble de plusieurs pays.

Mais l'échec de ce contrat, associé à de faibles perspectives de reprise des exportations de céréales de l'Ukraine dans un volume similaire, a conduit à une révision de la politique égyptienne. Au moins à court terme.

Soyons objectifs : malgré la reprise de l'exportation maritime des céréales ukrainiennes, il y a dans le monde un manque de céréales d'environ un milliard et demi de dollars aux prix d'avant crise (10 % des besoins de l'Égypte en blé).

Mais les États-Unis ont déclaré en mai qu'ils étaient prêts à remplacer les volumes de céréales qui manquent, par leurs propres approvisionnements.

Donc, il s'agit de redistribution du marché ?

En Égypte, sous les auspices de l'inquiétude pour la sécurité alimentaire du pays et de la pression des États-Unis, il a été décidé que tous les pays européens, y compris la Russie, l'Ukraine et la France, seraient exclus des nouveaux appels d'offres pour l'importation céréalière. En fait, les autorités du Caire se sont désormais recentrées sur le marché américain.

Du côté russe, des négociations sont en cours avec l'Égypte, en vue d'une coopération militaro-technique étroite et d'un partenariat énergétique dans l'espoir de réviser cette nouvelle politique d'importation céréalière. L'approvisionnement en céréales du marché égyptien était très probablement l'un des sujets de la visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, au Caire.

En tout état de cause, la révision de la liste des fournisseurs et la redistribution de 10 % des importations de céréales ne devraient pas conduire à une crise alimentaire en Égypte.

L'exemple de l'Égypte montre clairement que même si l'arrêt des exportations de céréales par l'Ukraine entraîne une hausse des prix et une redistribution du marché mondial des céréales, l'Ukraine n'est pas capable de provoquer à elle seule une crise alimentaire mondiale ou, à plus forte raison, une famine à grande échelle. Ce n'est qu'un prétexte.
https://t.me/rybar/36509